Une rivalité naissante [KlaüsxToma] (<-- non ce n'est pas du yaoi (dommage UU"))

Sa journée était enfin terminée. Les lycéennes étaient passées, les unes après les autres, simulant tout et n'importe quoi pour qu'il les ausculte, prenne leur pouls et toute ces choses que font les médecins à un gamin pour au final lui dire qu'il n'a rien. Ça ne faisait qu'un jour qu'il était là, mais il en n'avait déjà marre. Bien sur, tout ça flattait son égaux. D'ailleurs ça ferait plaisir à n'importe quel homme, de plaire autant. Mais là ça avait, comme qui dirait, dépassé la limite. Il était fatigué et avait chopé pour le coup, une bonne migraine.

Malgré la ribambelle de demoiselles qu'il avait pu croiser, il n'avait pas encore aperçut Noeru. C'est comme sur internet, quand "tu cherches quelque chose tu trouves tout... ce que tu cherches pas"*. Oui, car c'était pour elle qu'il était venu au campus. Mais quel intérêt si elle n'était pas là? Quel intérêt d'endurer toutes ces gamines, si elle, ne se trouvait pas ici.

Il s'était donc affalé sur ce banc, pour se reposer un peu, ses lunettes posées à côté de lui. Le dernier groupe de lycéenne quittait l'école. Elles ne le virent pas, heureusement. Il n'avait pas envie de faire affaire à elles...

Sayashi Toma n'avait pas eu cours aujourd'hui, mais ce fut la pire journée qu'il n'eut jamais passée sur le campus. Il avait dû fuir toutes les jeunes filles lui disant qu’elles l’aimaient, que le fait qu'il soit professeur n'était pas un problème, que ce n'était pas un obstacle à leur amour.

Il avait bien ri au début, c'est sûr, mais rapidement, il devait se cacher, user de stratagèmes plus tordus les uns que les autres pour leur échapper... Une de ces jeunes filles l'avait même suivi jusqu'à son appartement ! C'en était effrayant ! Pourquoi le sort s'acharnait-il sur lui ? Ce n'était pas de sa faute s'il était aussi beau après tout...

Mais bon, cette journée touchait à sa fin. Il pouvait enfin sortir faire son jogging tranquillement, sans qu'une horde de jeunes filles ne lui fasse des demandes plus farfelues les unes que les autres... Il sortit donc de ses appartements mais, une fois dehors, il n'avait vraiment pas le courage de courir, il était fatigué. Mine de rien, les filles couraient très vite, surtout lorsqu'il s'agissait d'amour.

Il s'assit donc sur le premier banc qu'il vit. Un homme était déjà assis dessus, visiblement trop âgé pour être un élève, mais trop jeune pour être un parent. Après s'être assis à côté de lui, il vit son air fatigué et bien que Toma ne voulait pas vraiment savoir pourquoi, il s'en doutait. Il n'était pas moche, loin de là. Bon, il était loin de sa beauté à lui, mais il devait plaire aux jeunes lycéennes aussi...
Il lui tendit alors sa bouteille d'eau, puis lui dit en soupirant:

"Dure journée pas vrai ?"

Un homme s'assit à côté de lui. Klaüs ne regarda tout d'abord pas son visage. Jusqu'à entendre:

"Dure journée pas vrai ?"

Il tourna la tête et pris la bouteille que le jeune homme lui tendait et le remercia. Il l'observa un moment, en conclut que ce n'était pas son genre et que même bourré il ne s'intéresserait jamais à lui.

Klaüs n'était vraiment pas d'humeur à parler et c'est par pure politesse qu'il répondit.

"Mmh..."

Il but une gorgée et retendit la bouteille au jeune rouquin. Il lui semblait l'avoir déjà vu, cette après-midi la. Puis il se souvint. C'était Toma Sayashi, le professeur de sport. Klaüs avait d'ailleurs été surpris de voir quelqu'un de si jeune au poste de professeur et le soupçonnait de n'avoir pour seule motivation, que les lycéennes qui étudiaient au lycée Wakuri.

Tout ce que Toma savait de cet homme, c'est qu'il ne le supportait pas. En aussi peu de temps qu'il lui avait fallut pour lui parler, il savait qu'il ne l'aimait pas. Etait-il méprisable au point de ne pas obtenir de réponse lorsqu'il posait une question ? Non.

Sans cérémonie, il lui arracha presque sa bouteille des mains lorsque son "interlocuteur" la lui tendit, et le tout sans lui accorder un regard.

Bien que l'homme en face de lui représentait un rival potentiel, jamais, ô grand jamais Toma ne se sentirait inférieur à lui. Cet homme était trop froid pour que les femmes s’accrochent à lui. Un peu au début oui, mais elles abandonnaient après, il en était persuadé. Il fallait toujours leur donner un peu, pour qu'elles soient accros.

Toma s'affala alors un peu plus sur le banc, il avait décidé d'ignorer son voisin, regardant le ciel rosir à cause du soleil couchant, et profitant d'une de ces dernières fraîcheurs de l'été, qui se transformeraient bientôt en un froid glacial.

Apparemment Toma l'avait mal pris. Klaüs ne voulait pas être en mauvais terme avec un de ses collègue, ça n'arrangerait pas la suite. Il savait aussi que c'était de sa faute, qu'il avait surement été trop froid. C'est pourquoi il s'excusa. Puis, il se rappela que Toma était professeur et que c'était peut-être même, celui de Noeru.

"Est-ce qu'Aiza Noeru étudie dans cet établissement?"

Si ce n''était pas le cas il partirait, il n'était pas maso' au point de rester juste pour le métier.

Tome sentit qu'il avait mis son interlocuteur quelque peu mal à l'aise de par son comportement, et il semblait que celui-ci avait décidé de se montrer un peu moins glacial à l'égard du roux. C'est alors qu'il s'excusa puis, après une courte pause, lui demanda si Noeru était dans l'établissement.

Le professeur de sport ouvrit les yeux brusquement à l'entente de ce nom. Alors comme ça, cet homme la cherchait. Que lui voulait-il ?... A vrai dire, Toma avait déjà son idée sur la question, mais comme il n'était sûr de rien, il préféra se taire.
S'il avait été bête, Toma lui aurait dit que oui, elle était bien sur le campus, qu'elle était son élève, mais aussi sa cible numéro 1. Mais voilà, Toma n'était pas bête, et il savait que cet homme représentait un danger potentiel dans ses plans avec Noeru.

" Qui ça ?"

Oui c'était méchant, immature, et tout ce que vous voulez. Seulement Noeru était à lui. Toma voulait maintenant confirmer ses doutes sur l'identité de cet homme.

" Au fait, qui êtes-vous ?"

" Qui ça ?"

Klaüs ne le sentait pas sincère, mais il préféra se taire pour ne pas créer un nouveau froid entre eux deux. De toute façon il pouvait aller consulter la liste des élèves le lendemain, ou demander à d'autres collègues si sa protégée était ici.

" Au fait, qui êtes-vous ?"

La question ne l'étonnait pas, non, c'était qu'elle vienne à ce moment précis. Comme si Toma avait déjà une idée de qu'il pouvait être, comme si Noeru lui avait parlé de lui. Mais si c'était le cas, le roux lui avait forcément menti et pour le coup il venait de très largement baisser dans son estime. Mais bien sûr étant d'un naturel peu expressif, rien de ce qu'il venait de penser ne se lisait sur son visage. D'ailleurs, cette facette de lui plaisait beaucoup aux fille: "il est mystérieux" voilà ce que l'on disait souvent de lui. Et pas uniquement parce qu'il n'était pas expressif, mais aussi qu'il ne parlait pas pour ne rien dire et qu'il répondait toujours de manière détournée aux questions trop personnelles qu'on lui posait. Ainsi, personne ne savait encore d'où il venait vraiment, son âge exacte, s'il était en couple, où est-ce qu'il habitait et autres variantes.

"Je suis Klaüs Evil, le nouvel infirmier..."

Et voilà, c'était fait. La réponse de l'infirmier venait de confirmer ses doutes. Toma était ravi de faire sa connaissance, alors c'était donc lui, l'amour de Noeru. C'était contre lui qu'il allait devoir se battre ? Il n'y avait aucun souci à se faire dans ce cas là.

Certes, pour le moment, les chances que Toma avaient de l'emporter étaient faibles, ce Klaüs avait une longueur d'avance... Mais Toma ne s'avouait pas vaincu, il ferait tout que l'infirmier et Noeru ne soient que des amis au final, car la place de petit ami lui était réservée.
Toma se dit alors que l'informer de la présence de sa belle n'était pas une si mauvaise chose. Le professeur de sport voulait s'informer sur ce qu'il faisait ici... Etait-ce pour la récupérer ? La laisser tomber ? Il ne savait rien et le fait d'être ignorant à ce sujet l'embêtait. De plus, s'il lui annonçait sa présence, la guerre serait déclarée entre eux... Il n'y aurait pas de surprises.

Il fit alors mine de réfléchir.

" Aiza Noeru hein..."

Il se mit à sourire. Il décida de semer le trouble dans l'esprit de son nouvel adversaire.

" Évidemment que je la connais, nous somme très proches tous les deux."

Ça y est, il venait d'avouer, il avait même été plus loin que ça, en lui disant qu'ils "étaient très proches". Les dés été jetés, la partie venait de commencer. Pour Klaüs, ça sonnait comme une déclaration de guerre. La guerre.. un milieu qu'il connaissait si bien a présent. Ce monde fait de fourberie et de trahison. Maintenant il devait faire attention et en aucun cas faire confiance à ce rouquin, ce prétentieux. Il avait l'air de penser que c'était gagné d'avance. Mais a trop sous-estimer ses adversaires, on en finit forcément par perdre. C'est pourquoi le jeune noiraud gardait à l'esprit que ce n'était pas gagné, malgré les liens qui les unissaient lui et Noeru.

Mais maintenant, son amour pour elle n'était plus sa seule motivation, il voulait aussi faire mordre la poussière à ce Toma Sayashi. Et pas seulement. Il était convaincu que le rouquin la voulait uniquement pour élargir une sorte de tableau de chasse, comme un papillon qu'on capture, puis, qu'on épingle à un "panneau d'affichage" en prenant bien soin au passage, de lui transpercer le coeur douloureusement.

Mais malgré cette compétition, les deux hommes devaient mimer l'amitié. Après tout ils se battaient dans le but de sortir avec une élève, ce qui n'était de loin pas autorisé. C'est pourquoi, Klaüs adressa un sourire à son interlocuteur, de manière à dire "j'accepte le défis" avec un peu plus de courtoisie, mêlé à une hypocrisie si voyante, que n'importe qui aurait su qu'elle avait été "mise" la volontairement, encore une fois pour dire "nous le savons tous les deux, jamais nous ne serons amis"

Très bien... Alors comme ça, c'était la guerre entre eux. Toma lui rendit son sourire et, devant leur public, il feindrait une entente, une amitié approximative. Surtout devant Noeru, il ne fallait pas lui faire sentir qu'elle était la source de problèmes quelconque, elle n'en serait que plus mal à l'aise.

Toma ébouriffa ses cheveux, puis se tourna vers son interlocuteur et lui adressa un sourire en coin, un sourire qui lui disait que Noeru était à lui, rien qu’à lui et qu'en aucun cas, il ne la lui laisserait.

Le rouquin se leva, il se mit derrière lui et chuchota:

"Ne t'en fais pas, quand j'en aurai fini, tu auras les restes..."

Puis il laissa échapper un petit rire. A vrai dire, ce n'était pas vraiment le fond de sa pensée, il voulait juste observer la réaction de son interlocuteur.

"Ne t'en fais pas, quand j'en aurai fini, tu auras les restes..."

Klaüs savait que c'était de la provoque, mais au fond de lui ça le touchait beaucoup. Et pour la première fois depuis le début dialogue, il eut une expression forte, sincère et surtout d'une extrême violence. Il se retourna très brusquement et attrapa Toma par le col. Son regard était haineux. Il serrait le poing qui ne tenait pas Toma avec l'irrésistible envie de lui faire bouffer le sol, au sens propre du terme. Mais il se contrôlait, faisant de son mieux pour que son "état second", ne prenne pas le dessus. Car dans ces moments la, il était dangereux et n'avais plus aucune moralité, aimant voir ses adversaires morts, tués de ses mains.

Le roux avait osé toucher à Noeru, à son existence en tant qu'être humain. Même pour de la provocation, c'est quelque chose qu'il ne supportait pas.

Il finit par lâcher Toma, frappant dans l'écorce de l'arbre se trouvant à côté de lui, comme s'il s'agissait de la tête de son rivale, y laissant une marque bien voyante. Au passage il se cassa deux phalanges, mais il s'en fichait, sa race avait une aptitude de guérison largement supérieure à la moyenne, il guérirait vite. Cet acte l'avait calmé, il avait peu à peu retrouvé son expression normale.

Toma vit son interlocuteur réagir exactement comme il l'avait prévu. L'infirmier l'avait prit par le col et s'apprêtait à le frapper. Toma était certain de cette réaction, c'est pour ça qu'il gardait toujours ce sourire arrogant accroché au visage.
Il était certain que le brun n'oserait pas le frapper non plus, cela ferait une trop grosse discussion secrète à cacher aux autres.

Finalement, Klaüs le relâcha et se déchaîna sur un pauvre arbre sans défense. Toma, lui, s'ébouriffa encore un peu plus ses cheveux puis éclata de rire. Il planta son regard émeraude dans celui de son rival, toujours cet air arrogant au visage.

" Ce que tu es prévisible, Evil."

Il mit ses mains dans ses poches et, d'une démarche tout aussi insolente que son expression, il s'en alla en adressant à son adversaire un salut. Puis il se retourna vers lui et lui lança d'un ton méprisant:

" De toute façon, tu te bats contre plus fort que toi, Noeru est déjà mienne."

Puis il se dirigea vers ses appartements pour se reposer. Décidément, ce Klaüs était très intriguant et il avait hâte de voir quelle tournure allait prendre les évènements.