Souhaitez-vous commencer.. une nouvelle partie?

Noeru était restée assise -ou plutôt couchée- tout le long du cours de sport. Mais elle n'était pas en tort, car sa classe avait congé cette après midi là, ayant été sollicité le dimanche d'avant pour une quelconque raison. Si elle était ici ce n'était pas non plus pour Toma.. En fait elle attendais un certain "Adrien". Il était en troisième de lycée et ce n'était pas un garçon facile.. En faite c'était le genre de mec qu'il valait mieux éviter: Il avait redoublé deux fois, fumait, buvait, rackettait, se battait et en plus était irrespectueux en vers les professeur et autres. on ne comptait plus les heures de colles et les punitions aux quelles il était "soumis". Fin.. Du moins s'il les faisait, ce qui était très rarement le cas... Il avait était plusieurs fois menacé de renvois, mais jamais cela ne c'était réalisé, allez savoir pourquoi..

Mais alors pourquoi la déléguée l'attendait elle? pour lui donner rendez-vous chez le directeur car personne d'autre n'avait eu le courage d'aller l'avertir, ayant peur des représailles? Si seulement! En fait elle sortait avec lui depuis deux trois semaines en virons... Il l'avait approché au moment où elle était le plus vulnérable, lui proposant de s'amuser un peu au lieu de pleurer sur le passé. Il lui fit rencontrer ses amis et elle fût rapidement accepté dans la bande... Ils étaient tous majeurs, mais pas raisonnables pour autant. Et bien qu'au début elle restait en retrait, elle ne tarda pas à goûter aux fruits défendus: Alcool, cigarettes, refusant tout de même la drogue, grâce au peu de morale qu'il lui restait. Elle se maquillait également plus, usant de tout les subterfuges qu'elle connaissait pour cacher ses nuits blanches. Tendis que ses vêtements eux étaient plus larges, plus masculin. Elle essayait ainsi de faire paraître le moins possible sa grande perte de poids dû à son manque d’appétit.

La faim la prenait tout de même de temps en temps dans l'après midi, là elle allait chercher une barre chocolatée pour remplir un peu son estomac vide. Et c'est ce qui se passa à se moment là. Elle partit laissant son sac ouvert sur le sol, la fatigue la rendant tête en l'aire. Mais le temps de revenir, tout le monde avait déjà quitté le gymnase. Elle avait loupé Adrien de peu... Tout le monde? Pas tout à fait. Restait encore la seule personne qu'elle souhaitait éviter à tout prix: son professeur de sport...

Un mois. Cela faisait un mois qu'il n'avait plus parlé à Noeru. Enfin si, il lui avait parlé, lorsqu'il était en cours, mais ce n'était pas une réelle conversation comme ils en avaient déjà eu ensemble. Et même si Toma comptait les jours depuis cette journée là, il n'en restait pas moins un Don Juan. Sa vie était redevenue presque normale. Presque, car Noeru avait bouleversé nombre de choses dans sa vie, son comportement par exemple...
Il la regardait de loin à présent, mais il feignait l'indifférence lorsqu'ils étaient proches. Et depuis qu'il l'observait, il constatait un changement effrayant chez elle. Elle semblait être devenue beaucoup plus... rebelle. Toma l'avait vue fumer plusieurs fois en compagnie d'un élève nommé Adrien. Il ne savait pas quoi en penser et d'ailleurs, il pensait que son amour pour Noeru était en train de faiblir depuis quelques temps, seulement c'était encore, et toujours, un mensonge. Il était plus inquiet que jamais.
Klaüs aussi était dans cet état là. Tous deux étaient tellement inquiets pour elle qu’ils avaient fini par se battre, Klaüs reprochant à Toma de l'avoir détruite à force d'essayer de la séduire, et Toma reprochant à Klaüs de ne pas avoir saisi sa chance et prendre soin d'elle lorsqu'il lui avait laissé le champ libre. Ils s’en étaient chacun sortis avec un hématome et une lèvre ensanglantée. Heureusement pour eux, personne n'avait fait le lien entre leurs blessures et le fait qu'ils aient pu se battre tous les deux.

Toma était dans le gymnase, il y avait un nouveau professeur de sport dans l'établissement, et il était chargé de l'aider à s'insérer dans le système éducatif du campus. Elle s'appelait Airi, elle était jeune, naïve et n'arrêtait de faire des avances à Toma depuis qu'elle avait appris qu'il allait l'aider. Ce n'était pas pour déplaire au roux, bien au contraire. Les relations entre enseignants n'étaient pas interdites, et tout le campus savait que, depuis son arriver, le nouveau professeur de sport ne cessait de faire les yeux doux à Toma. D'ailleurs, il avait déjà eu tout ce qu'il voulait de sa part, mais il continuait à la fréquenter.

Aujourd'hui, elle avait la classe du nouveau petit ami de Noeru, une classe de troisième année plutôt difficile, mais qui n'osait pas chahuter en présence du roux. Noeru était là aussi, sur un banc au bord du terrain. Tous les élèves étaient sortis maintenant, y compris Noeru. Toma en profita pour dire au revoir très affectueusement son nouveau trophée puis lorsqu'elle fut partie, il remarqua le sac de Noeru, par terre et grand ouvert. Il soupira.


- Je suppose qu'elle n'a même pas remarqué qu'elle n'avait pas son sac...


Il était grand ouvert, et il n'avait pas pu se contenir. Curieux, il regarda à l'intérieur, et il y vit un paquet de cigarettes ainsi qu'une bouteille d'alcool. Noeru avait-elle réellement changé à ce point ? Il prit le paquet dans sa main et, sous la colère, l'écrasa avant de le jeter au sol.
Il entendit des pas lents provenir de l'entrée du gymnase, il aurait reconnu cette démarche entre milles... C'était Noeru. Il se leva d'un bond, l'air paniqué. Il la prit par son bras et l'entraîna dans le coin où tout les matelas de gymnastiques étaient entassés. Il la plaqua au mur et planta son regard dans ses yeux.


- Je sais que je t'ai promis de te laisser tranquille mais comment veux-tu que je t'abandonne alors que tu es en train de te tuer ?


C'était la première fois en un mois qu'il la tutoyait. Il avait haussé le ton à la fin de la phrase, il était réellement énervé, mais ce n'était pas à cause Noeru. C'était parce qu'il n'avait plus aucune importance à ses yeux qu'il ne pouvait plus la raisonner, il ne pouvait rien faire.


- Je peux pas laisser faire ça. Tu me détestes ? Parfait, parce que c'est devenu réciproque. Mais pense à ceux qui t'aiment, pense à Klaüs. Et pense à toi surtout.


Il s'en voulait d'avoir dit ça, mais au moins, les choses étaient claires, même si c'était faux. Il venait d'essayer de lui dire qu'il ne lui courrait plus après. Il s'éloigna d'elle. Il avait récupéré son masque d'impassibilité, son regard était à présent vide d'expression... Il attendait juste une explication. Il soupira puis il lui dit d'une voix faible:


- Pourquoi tu fais ça ?

Toma l'avait chopé par le poignet et plaqué contre un mur avant qu'elle n'ait pu s'en apercevoir. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi proche d'elle et elle se sentit rougir un peu. Il la tutoyait, lui faisait la morale; il réagissait... Au fond d'elle elle était heureuse d'avoir pu attirer son attention, bien qu'elle se persuadait que si elle était devenu comme ça, c'était seulement pour l'oublier. Mais lorsqu'elle entendit:

"[...]Tu me détestes ? Parfait, parce que c'est devenu réciproque.[...]"

Elle se retint d'éclater en sanglot, mais les larmes elles, n'attendirent pas sa permission pour s'écouler le long de son visage. C'est pourquoi la jeune fille avait baissé la tête, pas que Toma ne s'en aperçoive. Elle était devenue plus sensible à cause du manque de sommeil.

"Pourquoi tu fais ça?"

Elle ne voulut pas répondre immédiatement et attendit de se calmer pour articuler:

"C'est venu naturellement... Avec Adrien.."

Puis elle ajouta, sincère, ayant marre de se mentir et de lui mentir.

"Je pense que c'était pour t'oublier, par culpabilité... pour combler le vide que ton départ a créé dans mon coeur..."

Noeru soupira la voix tremblante.

"Mais c'est trop tard maintenant... ... Non en fait je me fais de faux espoirs, ça n'a juste jamais été possible..."

Elle essuya ses yeux encore humides de larmes et fixa ses pupilles avec une espèce de mélancolie profonde dans le regard. Une sorte d'appelle au secoure, de demande à l'aide. Mais elle se détourna bien vite...

"Excusez-moi monsieur mais.. mon petit ami m'attend.. sans doute..."

La noiraude s'éloigna de lui et commença à quitter l'endroit, tête baissé, les yeux fixant le sol.

Toma était bouche bée, il ne savait plus ni quoi répondre, ni quoi faire. Il était surpris mais, ne laissait rien paraître. Il avait toujours ce regard vite et ce visage sans expression, on aurait pu croire qu'il n'était pas un être humain. Lorsqu'elle commença à s'en aller, Toma fronça les sourcils et pensa d'abord à la rattraper, mais il se ravisa et, au final, ne fit que frôler sa main.
Il éclata alors de rire, mais d'un rire jaune, nerveux. Puis son regard s'assombrit de nouveau.


- Je te pensais beaucoup plus intelligente que ça. Finalement t'es comme les autres.


La seconde phrase, il n'en pensait pas un mot. Bien sûr qu'elle était différente, mais c'était avant tout pour la provoquer. Il l'aimait oui. Et elle venait de lui dire qu'elle aussi. Seulement, tout n'était pas si simple. Même si c'était pour attirer son attention, cela ne justifiais rien, elle ne faisait que se sentir plus coupable encore. Il était conscient que, par sa faute, Noeru était prête à se détruire.


- Tu crois qu'en faisant en sorte que je me déteste moi-même, je t'aimerai ?


Il était réellement en colère contre lui-même, et Noeru allait en pâtir. Toma frappa dans le mur d'à côté, qui sembla se casser légèrement. Cependant il n'y eut pas que me mur qui fut brisé lors de l'impact, il y eu également le bras du roux qui avait souffert. Cette scène, il avait l'impression de l'avoir vécue tant de fois. Seulement cette fois, Noeru ne saurait pas que son bras était cassé, il la tiendrait à distance. Il grimaça de douleur et sa respiration s'était accélérée, mais il n'avait pas bougé, malgré la douleur. Il avait frappé trop fort.
Il se remit à parler, la respiration saccadée et irrégulière:


- Tu sais, si j'aim-…j'appréciais autant Noeru, c'était parce qu'elle était pleine de vie. J'aimais son regard pétillant. J'aimais la voir rougir quand elle était gênée. J'aimais quand elle se mettait en colère contre moi et que j'arrivais à la faire taire en un baiser. J'aimais la provoquer et la voir essayer de me rendre jaloux. J'aimais tellement de choses chez elle, et tout ça a disparu, pour moi, tu n'es plus Noeru, tu n'es plus qu'une fille en plus sur mon tableau de chasse que j'ai laissé derrière et qui, dans un dernier effort, tente d'attirer mon attention.


Il s'était mis à sourire. Tout ce qu'il avait dit était en partie vrai, si l'on exclu sa dernière affirmation. Il l'aimait pour tous ses défauts et ses qualités, et il l'aimait toujours. En cet instant, à part des soins pour son bras, il n'aurait rien voulu d'autre que Noeru. Le mois dernier, au centre commercial, il était prêt à changer pour elle... Bien sûr cela ne se serait pas fait en un jour, mais il savait qu'il aurait réussi avec son aide. Mais c'était trop tard à présent. Et même s'il était trop tard pour eux de s'aimer l'un l'autre, il ne voulait plus la voir dans cet état.


- Je crois que j'aimais vraiment Noeru, plus sincèrement que ce qu'elle n'aurait pu croire.


Il le lui avait dit. Il venait de lui avouer qu'il l'aimait. Oui, c'était au passé et cela voulait dire qu'il aimait l'ancienne "Noeru" mais il le lui avait dit.

Elle ne savait que répondre tant elle était bouleversée. Alors elle avait réussit à passer à côté de ça? Elle se laissa tomber au sol.

"Tu as raison.. je suis stupide... mais avoue que pour le coup tu n'es pas mieux que moi.."

Elle tourna la tête vers lui:

""Mais qu'est-ce qui t'as pris ?""

Elle marqua une pause. Elle se souvenait de cette phrase, qu'il lui avait dit au centre commercial et espérait qu'il comprenne la référence. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il sache pourquoi elle avait dit ça. C'était parce qu'il s'était lui aussi cassé le bras en frappant sur le coup de la colère. Alors elle venait de "donner sa réponse" à l'a question qu'il lui avait posé il y à un mois, en lui la répétant au moment propice... Et pour l'aider un peu:

"Tu réagis comme moi... au fond"

Mais c'était aussi de la provocation, elle n'avait pas aimé qu'il lui dise tout haut la véritable raison de son changement. Car ce qu'elle se persuadait elle, et c'était également ce que lui disait Adrien, c'était qu'elle buvait uniquement pour s'amuser et effacer ses soucis. Elle était trop naïve...

Elle savait qu'il avait mal au bras, elle le connaissait un peu à présent. Pis il ne fallait pas oublier qu'il est extrêmement difficile de cacher la douleur. Elle s'approcha de lui mais ne le toucha pas.

"Si je te touche tu va encore me repousser? ... Comme à chaque fois que je veux t'aider... J'ai pas le courage de tenter, je suis désolée..."

Elle s'assit à coté de lui. Elle avait mal. Mal au coeur... Elle commençait à avoir l'habitude qu'il lui dise qu'elle n'était qu'une fille comme une autre, il le disait à chaque fois qu'elle touchait là ou ça faisait mal, elle venait de le remarquer. Mais elle ne s'y habituait pas. Elle souffrait toujours quand il lui disait ça, mais elle décida de ne rien laisser paraître. Elle murmura pour elle:

"Comme les autres, hein...."

- « Mais qu'est-ce qui t'as pris ? »

Toma ne comprit pas tout de suite ce qu'elle voulut dire, puis la journée au centre commercial lui revint en tête. Il ne se souvenait plus quand est-ce qu'ils avaient commencé à être si proches pour que la jeune fille le connaisse si bien. Il sentit que son bras avait énormément enflé et quand il vit Noeru s'approcher, il eut l'espoir qu'elle se préoccupe un peu de son état, mais lorsqu'elle lui dit qu'au contraire, elle ne le toucherait pas, il était si déçu que cela se lisait sur son visage. Il semblait que la jeune fille avait complètement comprit son professeur, s'il avait fait ça, inconsciemment, c'était parce qu'il voulait qu'elle reste plus longtemps avec lui. Il était prêt à tout pour ça.

Toma ne remarqua que maintenant que c'était qu'avec Noeru qu'il laissait ressortir son côté enfantin, d'habitude on ne pouvait pas décrypter ses faits et gestes et on ne pouvait pas lire les expressions sur son visage. Elle avait décidément un une sacrée emprise sur lui. Il émit un léger rire. La situation n'était pas drôle, loin de là, mais il se sentait vraiment ridicule et en se remémorant tous les moments qu'ils avaient passés ensemble, il trouvait le moyen de rire. La fatigue y était également pour beaucoup.
Ils étaient si proches Noeru et lui, mais ils ne se touchaient pas. Son parfum était resté le même, même si une légère odeur de tabac s'y mélangeait à présent, il l'entendait respirer et il sentait son souffle. Il leva les yeux et se mit à l'observer. Elle lui avait réellement manqué, pendant ce mois-ci. Il voulut l'embrasser, comme avant, mais quelque chose le retenait, et il ne savait pas quoi.
Son téléphone sonna alors. Il se redressa et le sortit. Il s'agissait d'un message d’Airi. Il n'ouvrit pas le message et le supprima directement. Puis il regarda son fond d'écran. Il s'agissait de la photo de Noeru qu'il avait prise. Il s'empressa de le ranger avant qu'elle ne le voit.

Sa tête commençait à tourner et il avait la vue qui se troublait. il regarda Noeru dans les yeux puis posa ses lèvres contre celles de la jeune fille. Il se sentait comme revivre, c'était comme s'il était en train de se noyer et que tout à coup, il retrouvait le souffle. Elle lui redonnait des forces. Il n'en profita pas longtemps et s'éloigna bien vite puis la regarda dans les yeux. Avec sa main valide, il enleva les quelque mèches de cheveux qui empêchait le roux de voir ses yeux océan.


- Pourquoi tu me fais cet effet là, hein ?


La fatigue avait reprit le dessus, sa tête recommença à tourner et il tomba, à moitié endormi, sur l'épaule de la jeune fille.

Elle était attendrit par son visage endormi. Mais elle savait que ce n'était pas une position très confortable et il risquait d'avoir des courbatures s'il n'en changeait pas. Elle descendit un gros tapis moelleux, qu'on utilisait souvent pour le saut en hauteur, pour éviter que les élèves ne se fassent mal, ou pire, ne se baissent en tombant et y hissa Toma. Puis elle sortit une cigarette de ça poche.

"T'es la dernière, ma belle..."

Et elle sortit du bâtiment le temps de la consumer. Elle s'avait que ce serait dure d'arrêter, aussi, bien qu'elle n'aimait pas le gout de la clope, elle la savoura. Comme un homme qui savourait une immonde mixture, avant de braver tout les dangers, se disant qu'il manquerait de nourriture. Puis elle appela Adrien, lui disant qu'elle avait décidé de redevenir la jolie fille qu'elle était, pour l'homme qu'elle aimait réellement et que donc, il valait mieux qu'ils ne se voient plus. Il raccrocha sans prononcer un mot. Elle le connaissait un peu, il était bien plus facile à cerner que Toma, car beaucoup plus sincère que lui. La jeune fille savait qu'il y aurait des représailles, elle espérait juste qu'elles ne soient pas trop violentes. Elle alla également récupérer son sac, toujours ouvert, pris la bouteille, but une gorgée et vida le reste dans l'herbe. Elle replaça l'objet dans son sac et alla enfin rejoindre Toma, à l’intérieure du bâtiments. Lorsqu'elle arriva elle se fit une place à côté de lui, après avoir posé son sac contre un des quatre murs délimitant la pièce. Elle avait évidemment pris place du côté du bras valide du roux, craignant de lui faire mal. Puis, pour la première fois depuis un peu plus de quarante-huit heurs, elle trouva le sommeil, un peu malgré elle, qui souhaitait juste être près de lui un moment.

Toma fut réveillé par la sonnerie de son téléphone. Il se redressa si brusquement qu'un second craquement provenant de son bras blessé retentit alors dans la pièce. Il avait de plus en plus mal. Il remarqua ensuite qu'il par la suite qu'il avait été installé sur un tapis de gymnastique, et il se demanda comment il avait fait pour atterrir là. Et on répondit bien vite à sa question lorsqu'il vit Noeru, endormie à ses côtés. Il ébouriffa ses cheveux roux déjà en pagaille puis il posa son regard sur son élève. Elle dormait paisiblement, elle avait la respiration régulière et son visage, éclairé par la faible lumière de la lune, ne laissait apparaître aucune trace de douleur, de crainte ou de peine. Toma ne l'avait jamais vue comme ça. Il sourit alors, puis prit son téléphone et prit une nouvelle photo. Oui, on pouvait le prendre pour un psychopathe, pervers complètement taré, il s'en fichait. Il savait qu'il n'aurait pas souvent l'occasion de voir Noeru dans un état de calme tel que celui ci. C'était à présent son nouveau fond d'écran. Il était heureux d'avoir pu faire disparaître la Noeru souffrante et triste qui était autrefois sur son téléphone.

D'ailleurs, celui ci s'était remis à sonner. C'était un appel d'Airi, encore. Toma décrocha. Elle le sermonna longtemps, lui disant qu'elle voulait qu'il soit avec elle, qu'elle avait besoin de lui maintenant et qu'elle avait envie de lui. Combien de fois avait-il entendu ces phrases là au juste ? Il n'était même pas sûr de pouvoir les compter. Toma n'écoutait qu'à moitié ce qu'elle disait et était distrait par Noeru, qu'il n'avait pas quitté du regard depuis tout à l'heure. Son "jouet" actuel lui demanda alors où est-ce qu'il se trouvait en ce moment et surtout, s'il était avec une quatre. Finalement, il se leva et la quitta des yeux, il ne voulait pas prendre le risque que Noeru entende ce qu'il allait dire. Il essaya de sortir, mais n'y arriva pas, la porte était fermée... Le gardien avait dû passer par là et fermer la porte. Toma paniqua soudain, et s'il les avait vu ? Son interlocutrice répéta sa question et Toma se calma avant de répondre:


- Tu es différente, tu es la seule qui compte à mes yeux.


Il raccrocha sans dire un mot de plus. Encore un mensonge. Un mensonge qu'il répétait sans cesse, à toutes. Généralement, il ne revoyait jamais les jeunes filles à qui il disait ça. Il se tourna furtivement vers Noeru pour voir si elle était réveillée mais non, visiblement, elle était endormie, et il l'espérait sincèrement. Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Ils étaient enfermés tous les deux dans le local où l'on rangeait les matelas de gym, bon oui, cela aurait pu être pire, ils auraient pu se retrouver dans le local à chasuble, qui sentait à plein nez la transpiration.

Toma fut tout de même content de savoir qu'au fond du local se trouvait les douches, ils avaient donc accès à un endroit où il pourrait se soigner en premier lieu, avant d'aller à l'hôpital, car son bras était toujours plus douloureux au fil des minutes. Il alla s'assoir sur le bord de la fenêtre et de là, il avait une vue plongeante sur le banc blanc où il avait rencontré Noeru. Ces temps là lui manquaient réellement... Tout était réellement plus simple.

L'adolescente se promenait dans une prairie sans fin... Une légère brise transportait une agréable odeur de menthe et le soleil, plus doux que jamais, lui réchauffait la peau. À côté d'elle une petite poupée de tissu lui souriait en marchant à ses côtés. Avec une mine radieuse cette dernière la prévint: "Attention Noeru, tu t'approche du danger". Mais Noeru l'ignorait, elle continuait... La petite chose à ses pieds, ne changea pas d'expression, mais insista tout de même: "Noeru, tu ferais mieux de reculer, méfie toi de sa beauté". Un violant bruit de tonnerre retentit. Le son qu'il émettait était largement amplifié par l'immensité de la pièce dans la quelle Noeru se trouvait. Cet endroit glauque remplis de peinture, que dis-je, de chef-d'oeuvre, ornant les murs. Où que notre regard se dirigeât, il ne croisait jamais que des aquarelles à en faire pâlir nos "sept merveilles du monde". Mais bien que ces décorations soient d'une beauté inimaginable, elles instauraient un certain malaise, plus oppressant que n'importe quel autre. Ce sentiment affreux d'être dévisagé, sans savoir vraiment pourquoi, ou comment, ou encore celui d'avoir oublié quelque chose d'important; même le trac que nous causait la récitation d'une poésie devant la classe, rien. Rien arrivait à la cheville de ce ressenti malsain. Et puis.. Cette solitude...

Noeru se dirigea vers la majestueuse porte présente à l'autre bout de la pièce. La jeune fille ne s'en approchait pourtant pas. Alors elle se mit à courir mais au fur et à mesure qu'elle parcourait les mètres la séparant de cet échappatoire, celui ci s'éloignait. si elle faisait un mètre, la sortie s'en éloignait de deux; si elle en faisait deux, c'était quatre du côté du passage. Elle prit donc la hache présente à côté d'elle et se mit à détruire le sol sous ses pieds. Elle chutait, elle ne cessait de tomber. Tout était noir à présent autour d'elle...

Elle pleurait comme elle ne l'avait jamais fait au par avant. Ce rêve s'étant transformé en cauchemar la traumatisait... Elle dormait toujours, comme incapable de se réveiller. Mais elle était effrayée par cette chute qui n'en finissait pas, par ce sentiment de solitude, par ce malaise, par tout ce que son subconscient était en train de lui faire subir. Elle agrippait le matelas si fort, que l'on pouvait penser à une souffrance insurmontable. Oui.. Psychologiquement... Et non.. Elle ne pouvait pas surmonter ça... Pas seule...

Toma ne se lassait pas de voir la jeune fille dormir si paisiblement. Ses trais, qui d'habitude, lorsqu'ils étaient tous les deux, étaient souvent durcis par la colère, était en ce moment même très doux et elle ressemblait ainsi à une enfant. Toma sourit. Seulement, ce sourire s'effaça bien vite, la jeune fille ne semblait plus ressentir ce sentiment de paix, elle semblait angoissée, tourmentée. Finalement, c'est en sursaut et en sanglots qu'elle se réveilla. Elle s'agrippait si fort au matelas que l'on aurait pu croire qu'elle voulait le déchirer en mille morceaux.

Toma se redressa aussi vite qu'il put. Et malgré son bras douloureux et engourdi, il prit la jeune fille dans ses bras. Il ne savait pas comment s'y prendre, jamais il n'avait fait face à un tel cas de figure... Qu'est-ce qu'elle avait ? Avait-elle fait un cauchemar ?
Le roux sentait que son T-shirt se transformait à présent en mouchoir géant, il se serait bien écarté de Noeru si elle avait été en train de se calmer mais non, elle était toujours dans cet état de traumatisme, comme si elle avait vu et ressentit des choses abominables. Le problème, c'est que le jeune professeur de sport ne savait pas y faire, jamais aucune fille qu'il avait eu à ses côtés une nuit ne s'était réveillée pour pleurer suite à un mauvais rêve...

Il resserra son étreinte, ignorant à présent son bras cassé et douloureux. Il lui demanda, à voix basse:


- Je-... Euh... Qu'est-ce qui s'est passé ?


Il n'attendait pas vraiment de réponse, tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle arrête de pleurer. Toma la regarda pleurer, et même ainsi, il la trouvait magnifique. Cela lui fendait le cœur de la voir ainsi, mais elle n'en était pas moins magnifique.


- S'il te plaît, arrête de pleurer...


Il était de plus en plus mal à l'aise et les idées pour l'aider à se sentir mieux venaient à manquer, étant donné que l'espace était clos et qu’ils étaient réellement seuls. Toma regarda autour de lui, en vain. Finalement, il l'embrassa, une nouvelle fois encore. Il aimait vraiment ce contact là et pour lui, c'était aussi un moyen de communication, il voulait la rassurer et lui dire qu'il était là, mais les mots ne peuvent parfois pas tout dire, contrairement aux gestes. Il s'écarta doucement d'elle et lui essuya ses larmes de sa main valide.


- Tu n'es pas seule, je suis là.


La douleur dans son bras était à présent plus lancinante que jamais, mais Toma faisait de son mieux pour cacher. Un problème à la fois c'était déjà bien suffisant.

La chaleur des baisers de Toma chassait peu à peu l'insupportable sentiment qui avait progressivement pris place en son sein. La sensation de son étreinte sur son corps... La jeune fille était accroc et se passer de la présence du beau roux, était sans doute bien plus difficile que d'arrêter de fumer et de boire. Elle lui en voulut presque d'avoir mis fin à cet enlacement pour essuyer ses larmes.

"Tu es là... mais pour combien de temps encore...? Est-ce que demain tu va me dire que tu as eu ce que tu voulais...? Que ce n'est plus possible que nous continuions comme ça? J'ai peur... Peur de te perdre une nouvelle fois... tu es ma première drogue, bien plus puissante et destructrice que l'alcool ou le tabac... Être aussi près de toi tout en sachant que ce ne sera jamais possible me fait souffrir mais... Lorsque j'essaie de m'éloigner, de te fuir, j'ai bien plus mal encore... Alors si tu veux jouer, jouons... mais ne me laisse plus seule je t'en supplie.. je suis accroc à ta présence, à tes bras,à tes baisers, à ton odeur... Oui je sais je suis comme toutes les autres, je suis si stupide... Si faible... Comme toute les autres j'y ai cru... comme toute les autres j'ai pleuré, je t'ai dis que je te voulais rien que pour moi.. Tu dois l'avoir entendu tellement de fois, ce discoure... Alors je me sens coupable, pitoyable..."

La jeune fille commençait à grelotter, la nuit n'étant pas très chaude et comme personne n'avait jugé utile de mettre un chauffage dans ce local, il ne faisait logiquement pas très chaud. Mais elle essayait de le cacher, elle jugeait que Toma c'était déjà suffisamment occupé d'elle, alors qu'elle était parfaitement inutile. Elle se sentait comme le boulet du prisonnier, accroché à sa cheville, l'empêchant d'avancer, ne l'aidant pas pour un sou. Elle se sentait coupable, ainsi elle détourna les yeux de son bien aimé. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réponde à sa déclaration... De ses yeux, recommencèrent à s'écouler des larmes, mais elle essayait de le cacher. Il lui avait demandé qu'elle cesse de pleurait et elle, était incapable de faire ne serait-ce que ça pour lui. ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas laissée aller à ses sentiments, mais elle savait qu'elle avait choisit le mauvais moment pour ça...

Toma ne savait pas quoi répondre à une telle déclaration. Il était en état de choc. Il était heureux, une immense vague de bonheur l'avait envahi à chaque fois que la jeune fille prononçait un mot de plus. Seulement, au même moment, il sentait un sentiment de culpabilité grandir en lui. Le roux savait déjà qu'elle l'aimait, et même si le doute s'était installé à chaque n'était pas près de lui, il savait en son for intérieur qu'elle n'était pas une fille si facile. Mais il se sentait également coupable d'être la cause de tels tourments dans l'esprit de la jeune fille.

Il se sentait pitoyable de lui avoir infligé tout ceci et il n'était plus sûr de la désirer. Enfin si, il l'aimait, de tout son être, et il en était certain, seulement, il ne voulait plus qu'elle souffre par sa faute. Il savait que tant qu'il serait prêt d'elle, elle souffrirait et même si la séparation serait difficile, elle n'aurait mal que pour une petite période, Toma était convaincu qu'elle parviendrait à l'oublier. La jeune fille avait bon nombre de prétendants qui lui courraient après, et qui donneraient n'importe quoi pour être à sa place...Si seulement il savaient !

Ce qui freinait également Toma depuis le début, c'était le fait qu'elle soit son élève, et lui, son professeur. Au début oui, vivre une idylle secrète lui avait semblé attirant, mais plus il passait de temps avec Noeru, plus il s'était rendu compte que cela allait être difficile... Il était prêt à risquer sa place au sein du corps enseignant pour Noeru, mais à chaque fois qu'il y pensait, il repensait à la raison première de sa venue sur le campus.
Il remarqua qu'elle grelottait à présent. Et Toma ne lui avait rien répondu, ils étaient plongés dans le silence le plus total, si l'on excluait les pleurs de la jeune fille. Heureusement pour elle, Toma avait son sac avec lui. Il en sortit une veste noire, en cuir, avec un intérieur en polaire, il espérait que cela suffirait à réchauffer la jeune fille. Il la posa sur ses épaules délicatement puis lui sourit.


- Je serai toujours là...


Mais qu'est-ce qui lui avait pris de dire ça ? Il tourna le regard vers la fenêtre d'où il pouvait voir le banc blanc où ils avaient discuté pour la première fois. Toma se remémorait alors de tout ce qu'ils avaient traversé. La première discussion qu'ils avaient eu, et où le roux avait décidé qu'elle serait sienne un jour... Le cours de sport du lendemain, où la brune ne semblait n'avoir ni dormi, ni mangé. Le jour où il avait ramené Noeru chez elle et que la jeune fille s'était réveillée en panique...et il y en avait tellement d'autre. Et toutes ces fois là, à part le premier jour, leur discussion s'était transformée en véritable dispute. A chaque fois qu'ils se rencontraient l'un et l'autre, c'était pour se crier dessus.
Toma se souvint alors de ce qu'il lui avait dit, sur ce banc blanc au milieu de la cour.


- Mais je ne serai qu'un ami.


Il lui secoua légèrement les cheveux de sa main droite, celle qui n'était pas cassée, tout en lui adressant un sourire qu'il essayait de faire paraître chaleureux. Il n'arrêterai pas de la regarder, il ne pourrait pas même s'il le voulait... Mais il tiendrait cette fois la promesse qu'il venait de lui faire, du moins il essaierait.

""Un ami"... Tu donne de l'eau à celui qui à faim..."

La veste réchauffait son corps mais la déclaration du roux venait de refroidir son âme. L'adolescente alla chercher son sac, elle n'insisterait pas et se contenterais de ça. Comme bientôt elle allait se contenter de chewing gum pour essayer désespérément de combler le manque que créerait la cigarette. Puis une question prit place dans son esprit: Pourquoi ferait-elle l'effort d'arrêter s'il venait de marquer la fin de ce jeu cruel? Elle rit jaune et pensa à voix haute:

"Oui, c'est ça, je dois juste être maso..."

Elle alla chercher son sac et vida son contenu sur le matelas, semblant visiblement chercher quelque chose. Il y avait évidement la bouteille, dont elle avait déversé le contenu dans l'herbe quelques heures plus tôt, son portable, ses lunettes, trois ou quatre cigarettes cassées, une barrette, du fond de teint et d'autres babioles, mais aucunes affaires de cours. Adrien ne lui laissant jamais le temps de faire ses devoirs, elle ne prenait même plus la peine de prendre son matériel scolaire. Elle attrapa une de ses cigarettes et arracha le bout pendant. Elle sortit son briquet de sa poche et s'éloigna, téléphone en main, pour aller fumer. Elle écrit un sms à Adrien comme quoi elle lui avait fait une blague et qu'elle espérait qu'il ne l'ait pas trop mal pris. En ce qui concernait la clope, elle l'avait posée à coté d'elle sans l'allumer. Et Adrien n'étant pas lent à la réponse, elle discutait par court messages écrit avec lui, oubliant le petit objet consommable au sol. Tendis que Toma, elle ne voulait plus le voir pour le moment. Peut-être pour ne pas succomber à la tentation de se blottir contre lui....

Heureusement pour Toma elle n'avait pas encore réalisé qu'ils étaient prisonniers dans cet hostile locale. Sinon, dieu seul sait quel autre sentiment se serait approprié la jeune fille. Elle ne tarda pas à se rendormir, Téléphone en main, alors qu'elle était en train d'écrire sa réponse à Adrien. L'adolescente était épuisée..

Toma s'était allongé, le bras toujours douloureux, et s'était mis à regarder le plafond. Les minutes qui suivirent furent les plus longues de toute sa vie. Il se sentait stupide. Pour une fois dans sa vie, et sans arrière pensée en plus, il aimait quelqu'un. C'était un sentiment qu'il n'avait connu que désagréable depuis qu'il y avait fait face, mais il était persuadé qu'une fois les épreuves surmontées, c'était un sentiment qu'il prendrait plaisir à éprouver et dont il n'aurait pas honte.
Pourquoi devait-il toujours se compliquer la vie ? Toma soupira. Il était prêt à tout, à abandonner sa vie de Don Juan et à se consacrer à une relation unique, seulement il n'aimait pas éprouver de regrets. S'il abandonnait en ce qui concernait Noeru, il aurait des remords toute sa vie, il en était sûr. Mais s'il abandonnait sa vie de séducteur, il ne savait pas ce qui pouvait lui manquer... A part le changement. Il se posait trop de questions.

Il avait besoin de se rafraîchir les idées. Il se rendit dans les douches et entra dans une cabine. Il alluma le jet d'eau froide et se mit en dessous. Il n'avait pas pris la peine d'enlever ses vêtements, de toute façon il n'aurait pas osé, avec Noeru qui n'était pas loin. Il secoua sa tête, il ne voulait plus penser à rien, et surtout pas à Noeru. Seulement c'était plus fort que lui, elle était sans cesse là, à hanter ses pensées. Il commençait à avoir froid, il sortit donc de la douche, mais cela n'arrangeait rien, étant donné que le chauffage n'était pas allumé.

Il alla s'assoir sur le rebord de la fenêtre d'où l'on pouvait voir la cour.
Le roux s'était mis à observer Noeru, qui s'était endormie au sol, le portable dans une main et le dos contre le mur. Il se leva et de son bras valide, souleva le corps de la jeune fille et la posa aussi délicatement qu'il le put sur le matelas où ils dormaient tous les deux, il y a quelques minutes.
Il ne cessait de la regarder. Il fallait qu'il arrête de se mentir et de mentir aux autres, surtout à Noeru. Il toucha de sa main mouillée la joue de l'endormie, il sourit puis il murmura, d'une voix presque inaudible:


- Si elle savait à quel point je l'aime.


Cette phrase avait provoqué chez lui tout un remue-ménage. Même si elle était endormie, le cœur de Toma s'était mis à battre plus vite, son estomac était encore plus noué et ses mains étaient devenue moites. Il avait des frissons et il se sentait affaibli. Et le roux ne savait plus s'il était malade ou bien si le simple fait d'aimer son élève le faisait se sentir ainsi.

Au moment ou il prononça ces mots, un tendre sourire se dessina sur le visage endormi de Noeru. C'était peut-être un pure hasard.. ou peut-être pas... Elle ne tarda pas à s'accrocher au bras de son chère et tendre tout en murmurant son nom, dans son sommeil. Et oui, Toma avait même réussit à s'infiltrer jusque dans ses rêves. Mais visiblement lorsqu'elle rêvait de lui s'était loin d'être désagréable. En effet il n'occupait jamais réellement le mauvais rôle dans son esprit. Mais son portable sonna. Cela la fit sortir de son doux rêve encore une fois, comme si tout se liguait contre le sommeil réparateur dont elle avait besoin. Elle se détacha de Toma, se leva et alla décrocher. C'était Adrien qui lui demandait pourquoi elle n'avait pas répondu à son message.

"Excuse moi, je suis avec un ami... Non on couche pas.. ...t'es con!" dit-elle en rigolant.

puis elle raccrocha après lui avoir souhaité une bonne nuit. Elle bailla et se laissa tomber de tout son long sur le matelas à côté de Toma et le dévisagea.En suite elle plongea ses yeux dans les siens et se noya dans son regard. Elle ne bougeait plus, elle le regardait juste et elle était incapable de tourner la tête pour regarder ailleurs.

Le roux n'avait pas raté une miette de leur conversation, en même temps, la jeune fille n'avait rien fait pour se cacher. Mais le fait que Noeru ne le considère à présent que comme un ami le dérangeait. Oui, il ne savait pas ce qu'il voulait. Enfin si, il savait, mais il changeait trop souvent d'avis. Il soupira. Il sentait le regard de Noeru peser sur lui, et il était réellement gêné, d'une part parce que son masque d'impassibilité avait comme disparu, il était trop fatigué pour faire semblant, et d'autre part parce que sa déception et sa gêne se lisait sur son visage. Et voilà que son côté enfantin refaisait surface...

De plus, cet Adrien était son petit ami... Toma détestait ce garçon là, juste par jalousie bien sûr. Mais le fait de savoir qu'un autre homme l'avait prise dans ses bras, l'avait près de lui presque tout le temps et pire, avait le droit de l'embrasser avec son consentement faisait sortir Toma de ses gonds.
Il planta de nouveaux son regard émeraude dans le regard océan de la jeune fille. Il savait qu'il avait fait une promesse, mais plus il la regardait, plus il sentait que cela allait être difficile. Cependant, il lui était trop difficile de regarder ailleurs. Il soupira.


- Désolé.


Il s'excusait de ce qui allait suivre, mais aussi d'avoir rompu cette promesse qu'il lui avait faite. Il ne pouvait plus le supporter, ils n'étaient qu'à une trentaine de centimètres l'un de l'autre, mais il voulait qu'elle soit proche de lui, encore plus proche. Il avait repris ses esprits et le côté enjôleur de sa personnalité avait refait surface. Il s'était placé juste au-dessus du corps de la jeune fille, ses cheveux encore ruisselants d'eau. Il n'avait plus qu'une envie, c'était de joindre leurs lèvres. Il lui adressa un de ses sourires de séducteur, comme pour la prévenir du "danger" imminent. Et finalement, il l'embrassa. C'était devenu un besoin vital, que de l'avoir près de lui.


- Je ne pourrai jamais n'être qu'un ami, c'est au-dessus de mes forces.


Il fut soudain prit de vertiges. Il le savait à présent, ce n'était pas ses sentiments qui le faisait se sentir ainsi, mais il était tombé malade, sûrement à cause de la douche froide qu'il avait pris il y a quelques minutes. Il ne manqua pas de tomber sur son bras cassé lorsqu’il tomba à côté de la jeune fille. Il détourna son regard de son élève, pour ne pas qu’elle voit son visage, déformé par la douleur.

Ça y est elle ne le comprenait plus. Et puis elle ne pouvait pas relarguer Adrien! Du moins pas avant un moment... Elle profitait de cet instant avec Toma comme si c'était le dernier. Quand elle était avec lui, ce n'était pas comme avec Adrien... Par exemple, elle préférait la compagnie de Toma à celle de son petit ami, bien qu'avec le premier elle n'arrête pas de se disputer... Son professeur lui avoua alors qu'il ne pourrais jamais se contenter d'une simple amitié... Son coeur tambourinait si fort contre sa poitrine qu'elle avait peur que Toma l'entende. Est-ce qu'il lui demandait de sortir avec lui?

D'un coup Toma s'effondra à côté d'elle et détourna la tête. Elle, prise de panique bafoua:

"H-hey! ça va!?"

Elle le retourna et quand elle vit son expression elle se sentit atrocement coupable. Elle fouilla dans son sac, voir si elle n'avait pas quelque chose, puis prit la bouteille vide et alla la remplir d'eau glacée dans les douches après lui avoir demandé de l'attendre. Bien sûr il était impossible de remplir la bouteille sans se mouiller un minimum. C'est pourquoi elle avait au préalable enlevé la veste que Toma lui avais prêté et retroussé ses manches jusqu'au coude. Malheureusement, maladroite, elle ne tarda pas à être totalement trempée. Une fois la bouteille remplie et pour ne pas tomber malade et ainsi être une nouvelle fois un poids pour Toma, elle se déshabilla jusqu'aux sous-vêtements, se sécha avec un linge oublié et remis la veste trop grande de Toma en prenant soin de la fermer jusqu'au maximum, de manière à ne pas avoir trop froid. Elle revint, espérant que Toma ait trop mal pour s'apercevoir de la petite tenue dans la quelle elle était et mis la bouteille contre son bras cassé. Elle baissa les yeux, consciente qu'elle était parfaitement inutile. Elle se coucha à côté du roux et se serra contre lui. Elle lui parla tendrement, peut-être pour la première fois.

"Pourquoi n'as tu pas appelé les secours..?"

Elle soupira et lui murmura

"Quoi qu'il en soit essaie de penser à autre chose..." puis, pour rigoler: "à moi par exemple..."

Elle passa la main dans ses cheveux roux, mal de ne pas pouvoir en faire plus...

"Excuse-moi.. de n'être qu'une source de problème..."

Toma était réellement honteux que la jeune fille l'ai vu dans un pareil état de faiblesse. Elle ne semblait pas pour autant prendre avantage de la situation, elle semblait complètement paniquée. Elle était allée dans les douche et en était revenue trempée, avec pour seul vêtement la veste de Toma, mais celui-ci était trop épuisé pour la taquiner ou lui faire une remarque qui la ferait rougir. Elle lui demanda alors de penser à elle, Toma sourit, qu'est-ce qu'elle pensait qu'il faisait d'autre ? Elle était tout le temps là, même quand il ne le souhaitait pas.

Lorsque la jeune fille posa sa main sur les cheveux du roux, s'excusant d'être une source de problèmes, Toma lui attrapa fermement le poignet qui était près de sa tête et attira la jeune fille contre lui. Il se mit à la fixer dans les yeux, ses magnifiques yeux aussi profonds que l'océan. Il soupira puis prit un air sérieux.


- Tu n'es pas une source de problème, loin de là.


Il ne comprenait pas pourquoi est-ce qu'elle avait dit ça, aujourd'hui, c'était lui qui avait causé tout les problèmes. C'était d'ailleurs à cause de lui que tout avait commencé... C'était à cause de lui si elle avait failli perdre la vie à plusieurs reprises... Comme pour chasser ses idées noires de sa têtes, il lui adressa par la suite un sourire charmeur puis fit semblant d'analyser sa tenue avant de reporter son regard sur son visage et lui dire, d'un ton moqueur:


- Ma veste te va mieux à toi qu'à moi...


Son sourire s'élargit alors, il était vraiment heureux qu'elle soit là. Et rien que parce qu'ils étaient si proches, Toma se sentait déjà mieux. Il ne bougea pas pour autant, il voulait rester comme ça un peu plus longtemps. Toma remarqua alors que, depuis leur première rencontre, cette discussion était la première où il n'y avait pas de dispute. Il l'attira un peu plus contre lui, il voulait le lui dire maintenant. Il lui susurra au creux de l'oreille:


- Tu as gagné. Je suis amoureux de toi.


Il tentait de garder son calme, paraître indifférent à la situation. Il s'était alors mis à sourire, afin d'effacer toute trace de gêne de son visage. Il avait perdu le jeu oui, mais il avait tout de même droit à un superbe lot de consolation.

"Tu n'es pas une source de problème, loin de là."

Elle fût surprise qu'il la contredise et alors qu'elle allait lui démontrer qu'elle avant raison, elle fût stoppée dans son élan par le regard du roux parcourant son corps à moitié nu. La jeune fille se sentit rougir. Et lorsqu'il lui dit, que sa veste lui allait mieux à elle qu'à lui sur un ton moqueur, la jeune fille atteint le rouge écarlate, honteuse.

"T-t'es méchant..."

Articula-t-elle alors timidement, elle n'avait pas du tout l'habitude d'être aussi peu vêtue en présence de quelqu'un d'autre. De plus le "Quelqu'un d'autre" en question était un homme et comme si ça n'était pas suffisant il s'agissait de celui qui ne cessait d'occuper les pensées de l'adolescente.

"Tu as gagné. Je suis amoureux de toi."

À ces mots elle se serra un peu plus contre lui. Elle en oublia le froid, la fatigue et la faim. Elle oublia également Adrien, le fait qu'ils soient dans un des locales de la salle de sport également. En fait, plus rien n'existait, mise a part Toma.

"Il t'en a fallut.. du temps"

Elle avait un sourire éblouissant, un de ceux qui rendrait beau n'importe qui. Elle était heureuse. En fait, depuis qu'elle était arrivé dans ce monde, c'était la première fois qu'elle l'était autant. Ainsi, elle se redressa légèrement, planta ses yeux plus pétillants que jamais dans les siens et l'embrassa sans retenue, vu que plus rien ne l'en empêchait. Enfin techniquement si: elle sortait avec Adrien. D'ailleurs elle fût ramenée à la réalité par un appelle de ce dernier. Elle se décolla de Toma et s'assis su le bord du matelas avant de décrocher.

"Tu dors toujours pas, toi? ... Non mais tu m'as réveillée, j'étais en plein dans un rêve... ... Attend; tu m'appelle à trois heures du matin pour me demander de sécher le cours de sport? Pourquoi? ... Ouais mais... ... Att- ... Et si tu te taisais pour voir? ... Non mais je comprend, mais vu ma moyenne de sport... ... Comment ça on s'en fout!? je tiens à passer l'année, moi, monsieur! ... Oui il me tarde d'avoir fini le lycée..." Tourne brièvement la tête vers Toma, avec un petit sourire malicieux "Ecoute, demain sèche si tu veux, mais ce sera sans moi"

C'est sur ces dernières paroles qu'elle raccrocha et se recoucha sur le matelas en position foetale, près de Toma.

"J'ai quitté Adrien il y a quelques heures... Mais comme tu m'a dit que... Tu ne serais que mon ami je lui ai dit que c'était une blague et..." Elle soupira "Est-ce que je peux attendre deux ou trois jours avant de lui annoncer que je le quitte..?"

Elle redoutait la réaction du roux et se sentait affreusement coupable. Elle même trouvait que ce n'était pas correcte vis à vis des deux garçon...

C'était la première fois que Toma voyait un tel sourire illuminer le visage de la jeune fille. Elle s'était littéralement jeté sur lui et l'avait embrassé comme jamais. Le roux fut légèrement surpris en premier lieu, mais il n'hésita pas à prolonger ce baiser qui envoûtait en cet instant tous ces sens. Seulement un indésirable vint interrompre ce pur moment de bonheur: un appel de Adrien, le petit ami de Noeru. La brune ne s'était pas laissée faire et s'était imposée face à celui qui était officiellement son petit ami, mais Toma connaissait Adrien, tout les professeurs le connaissaient. Il était assez redouté à cause de ses comportements violents, il s'énervait sans raison, mais malgré cela, il n'avait jamais été renvoyé grâce à la richesse et à l'influence qu'avait sa famille. Et Toma savait que si Noeru le quittait, elle serait certainement persécutée, et rien ne lui faisait plus peur.

Lorsqu'elle eut raccroché et qu'elle se soit rallongée près du roux, Toma sentait qu'elle voulait lui demander quelque chose, mais qu'elle hésitait. C'est alors qu'elle lui expliqua comment elle avait quitté Adrien, pour finalement se remettre avec lui et tout ceci, dans la même soirée. Finalement, elle demanda à Toma d'attendre quelques jours avant qu'elle ne quitte réellement Adrien. Plus que jamais, l'idée qu'elle puisse être persécutée lui faisait peur mais Adrien était également connu pour sa capacité à convaincre, et Toma savait que même si Noeru n'était pas stupide ni facile, elle était assez naïve... Il était partagé comme jamais il ne l'avait été. Il fronça les sourcils cependant, l'idée qu'il devait voir Noeru avec Adrien pour quelques jours encore le rendait plus que mécontent. Il récupéra son masque d'impassibilité bien vite puis regarda le plafond.


- C'est une bonne idée. Quelques femmes ont besoin de moi de toute façon.


Il avait dit ça non seulement pour la provoquer, mais également pour la prévenir. Car tant qu'ils ne seraient pas ensemble tous les deux, Toma continuerait à aller voir à droite et à gauche, c'était un besoin qu'il avait, celui de plaire. Il aimait voir deux femmes se battre pour lui, et cela ne changerai peut-être jamais. Il aimait Noeru oui, mais tant qu'il n'y aurait rien de vraiment concret entre eux, rien d'engagé, Toma garderait sa vie actuelle, car il ne voyait pas pourquoi il devait y renoncé s'il n'avait fait aucune promesse à personne.


- Tu sais, je pense que tu devrais attendre que ce soit lui qui te quitte...


Il ne disait pas ça pour garder sa vie de Don Juan plus longtemps, il n'était plus question de ça dans son esprit et il espérait que Noeru l'avait compris... Il s'agissait avant tout de la sécurité de celle qu'il aimait. Il soupira. Il avait réellement peur pour elle, car elle semblait inconsciente du danger de la situation dans laquelle elle s'était mise. Et même si Toma la protègerait, il savait qu'il y aurait sûrement des moments où il ne serait pas là pour la surveiller et la garder du danger.

Lorsqu'elle entendit la réponse de Toma, elle serra le poing et ressortit son téléphone. Elle était jalouse, elle refusait de le partager plus longtemps, surtout maintenant qu'elle savait ses sentiments réciproque. Elle composa le numéro d'Adrien et porta le portable à son oreille la main tremblante. Il décrocha tout de suite et lorsqu'elle entendit sa voix elle était si stressée qu'elle sursauta.

"Écoute Adrien... Je... ... Non écoute et ne m'interromps pas s'il te plait..."

Elle se dirigea vers la fenêtre et s'adossa au mur.

"La vie que tu mène.. c'est pas ma vie... Enfin je veux dire... Tu ne me rend pas heureuse, tu me détruis. Depuis que je te côtoie j'ai commencé à boire, à fumer, mes notes ont largement baissés dans toutes les matières et j'ai des soucis avec les prof's... Quand je te disais que je te quittait avant c'était pas une blague.. J'ai juste soudainement eu peur.. des représailles..."

Elle s'arrêta en tout cas cinq bonnes minutes de parler. On aurait pu croire qu'Adrien lui faisait un monologue, qu'il lui disait qu'elle allait payer, mais rien. En fait elle attendait juste qu'il réponde. Mais quand elle s'aperçut qu'il n'en ferait rien elle le salua et raccrocha. Elle ne pensait plus du tout à la tenue dans la quelle elle était, son esprit était préoccupé. Elle aurait du faire comme Toma le suggérait, attendre de se faire quitter. Mais primo il l'avait provoqué et à cause de la fatigue elle avait réagis au quart de tour, et secundo, elle trouvait ça affreusement lâche de continuer à faire semblant de l'aimer, uniquement par peur de sa vengeance. Quelque part elle était fière d'elle, mais le pire restait à venir. Bientôt, ce ne serait plus le petit intello à lunettes qui se ferait persécuter, ce serait elle! Cette pensée la fit pâlir et pour ne pas rappeler Adrien, elle lâcha son téléphone et si ça n'avait pas été un vieux model, il se serait surement cassé. Elle avait besoin d'oublier son acte, de penser à autre chose, mais elle n'oserait pas retourner vers Toma. Elle savait que s'il lui avait dit d'attendre ce n'était pas pour rien. Elle sentait la prise de tête arriver. C'est pourquoi elle alla se réfugier dans une des "cabines" de douches, et actionna l'eau, en ayant au préalable enlevé la veste pour ne pas l’abîmer et ses sous-vêtements pour avoir quelque chose de sec à enfiler en sortant. L'eau était froide mais elle préférait ça à subir la réaction du beaux roux.

Toma soupira lorsqu'elle appela Adrien pour rompre, il s'attendait à ce genre de réaction de sa part, surtout après ce qu'il venait de dire mais il avait espéré qu'elle comprenne. A la fin de l'appel téléphonique, la jeune fille semblait angoissée. Et elle avait toutes ses raisons. Il la regarda partir vers les douches et il hésita à la suivre. Il entendit l'eau couler, il se leva donc doucement et se dirigea vers les douches, mais lorsqu'il entra, il remarqua que les seuls vêtements dont été vêtue Noeru était au sol. Il soupira puis se retourna, pour éviter que la jeune fille, en sortant ne soit encore plus gênée par sa faute. Il ne voulait pourtant pas sortir.


- Tu penses que tomber malade est la bonne solution ?


Il alla couper le robinet d'eau principal, puis il ramassa sa veste et les sous-vêtements de Noeru et les lui passa à travers la porte qu'il avait entr'ouverte. Il ne voulait pas qu'elle tombe malade, elle n'avait pas besoin de ça. Décidément, ils n'arrêteraient pas de se disputer tous les deux, il en était certain. Leur relation ne semblait être basée que sur des prises de tête et cela n'était pas prêt de changer. D'un ton froid et distant et alors qu'il lâchait les vêtements, il lui dit:


- Habille-toi.


Il poussa un énième soupir. Ce que la jeune fille ne semblait pas comprendre, c'est que si elle n'avait plus de petit ami, et surtout, si Toma arrêtait d'être un séducteur, ils seraient découverts. Adrien pouvait être une couverture parfaite pour eux, et même si ce n'était pas correct envers le jeune homme, il fallait que Noeru fasse la part des choses. C'était une requête égoïste qu'il faisait là, et il n'osait pas le lui demander. Mais ce qu'il se passait entre Noeru et lui était illégal, il risquait l'emprisonnement pour détournement de mineur, et elle n’avait pas l’air de s'en rendre compte.

(Excuse moi de t'avoir trompé, Sayashi TT")

"Tu te souviens quand tu m'avais fait croire... qu'il s'était passé quelque chose la nuit ou j'ai dormis chez toi..? Considère que.. je t'ai rendu la pareille... Adrien n'a pas vraiment décroché"

Elle attrapa ses vêtements, grelottant. Mais elle hésita à les mettre, elle était trempée jusqu'aux os. La jeune fille se décida, sachant qu'elle ne pourrait pas faire autrement et c'est en enfilant ses sous-vêtements qu'elle continua:

"Ne me pense pas si stupide..."

Elle sortie, habillée mais toujours trempe, et avec un joli sourire lui dit:

"De toute façon je suis la seule.. qui occupe une réelle place.. n'est-ce pas..?"

Elle l’entraîna avec elle à l'extérieur de la pièce et alla s’asseoir sur le matelas.

"On est enfermé, c'est ça? C'est pour ça que tu n'a rien fait pour ton bras" L'adolescente soupira "Un lycéenne à moitié nue, une bouteille d'alcool remplie d'eau, un bras cassé et un professeur de sport" Elle éclata de rire "Le tout dans un petit local du centre sportif!"

Elle marqua une pause et plongea encore une fois ses yeux rieurs dans ceux de son professeur.

"On est sacrément dans la merde, pas vrai?"

Elle ne trouvait pas ça drôle du tout, ils allaient juste avoir des ennuis. Mais en même temps, elle trouvait que la situation faisait très "film à l'eau de rose".

"J'ai une idée, t'appelle le concierge avec mon téléphone et tu lui explique que tu m'avais vu entrer ici, titubante, avec une bouteille suspecte, alors que tu rentrais chez toi.. Mais le temps que t'arrive je me suis évanouie et que quand tu as voulu me sortir, tu t'es rendu compte que la porte étais fermée et que tu ne pouvais rien faire.. je me suis en suite réveillée et tu n'a pas attendu pour me demander mon portable pour appeler.. ça pourrait marcher, vu ce que je suis devenu en traînant avec Adrien.. Pour ton bras t'aura qu'a dire que je t'ai frappé avec la bouteille, ou je sais pas.."

Si ils croyaient Toma, elle savait que ça lui attirerait à elle, vraiment beaucoup d'ennuis, mais ce serait sans doute pire pour le roux si on jugeait que lui était en tort. Et puis elle n'avait pas d'autre idée qui pourrait le sortir de cette mauvaise passe...

Toma, en son for intérieur, avait rit lorsque la jeune fille lui avait dit qu'elle n'avait pas appelé son petit ami "officiel". Le roux s'était fait avoir à son propre jeu, comme un débutant, par une adolescente... Cependant, il gardait en apparence son air grave, pour lui, ce n'était pas le moment de rire.

Elle s'était mis à énuméré tout ce qui n'allait pas dans ce tableau où un professeur séducteur avec un bras cassé et une élève récemment considérée comme "difficile" et, qui plus est, trempée et presque nue, étaient tous deux enfermés dans le local sportif du gymnase du campus pendant une bonne partie de la nuit. N'importe qui aurait pu se faire des films. Si qui que ce soit apprenait qu'ils avaient été tous les deux enfermés dans cette pièce, ne serait-ce que cette petite chose, sans considérer le reste, pourrait leur attirer de sacré ennuis... Toma devrai alors très rapidement démissionner et ainsi abandonner tout espoir de retrouver ce qu'il cherchait. Quant à Noeru, si elle n'était pas renvoyée, elle serait persécutée, à commencer par son soi-disant petit ami, puis par le fameux "fan club" du professeur. Toma ne doutait pas de sa force mentale, il était persuadé qu'elle pourrait le supporter et obtenir son diplôme, seulement lui, il ne le supporterait pas. Le simple fait de la savoir tourmentée, torturée, martyrisée par ses camarades, et tout en sachant que c'était de sa faute à lui... Non, il ne pouvait pas l'endurer. Il ne voulait pas non plus qu'elle soit forcée s'arrêter ses études, pas pour lui. Car qui sait ? Aujourd’hui, il était fou d'elle oui, ça ne faisait aucun doute; mais demain ? Et après-demain ? Et le jour d'après ? Est-ce que cette flamme continuerait de brûler pendant tout ce temps ? Rien n'était moins sûr...

Le professeur soupira en voyant que la jeune fille riait de la situation. Il savait qu'il s'agissait d'ironie, enfin c'est ce qu'il pensait... Il était bien trop épuisé pour distinguer le premier degré du second.
Elle s'était mise à élaborer une stratégie afin de les sortir d'ici sans que personne sur le campus ne soit amené à savoir que deux personnes avait été retenues prisonnières du local sportif cette nuit. Cependant, aux yeux de Toma, et tel qu'il s'imaginait la scène, cela ressemblait plutôt à un mauvais film à l'eau de rose. De plus, Noeru tel qu'elle se décrivait dans son soi-disant plan était exactement de la jeune fille larguée par son petit ami qui sombre dans les bras d'un vaurien qui l’entraînerait dans ses échecs, sans manquer de la laisser s'éteindre dans les flaques d'alcool et derrières les fumées des cigarettes.

Il soupira. Ce n'était vraiment pas une bonne idée qu'il la laisse planifier ça toute seule. Elle avait arrêté de parler et semblait attendre une réponse de sa part. Toma l'attira contre lui de son bras valide et l'embrassa doucement à la commissure des lèvres. Puis il s'écarta d'elle, esquissant tout de même un mince sourire.


- Tu vas passer par la fenêtre, vu qu'on peut l'ouvrir de l'intérieur. Tu vas rentrer au dortoir et te mettre sous ta couette, bien au chaud.


Le roux écarta une mèche de cheveux qui masquait le visage de la jeune fille, il l'embrassa sur le front puis il lui sourit. Si son comportement ressemblait plus à celui d'un père en l'instant, c'est juste qu'il voulait la protéger... Elle allait tomber malade, et encore une fois, ce serait de sa faute, et il ne le voulait pas. Bien que ce ne soit pas une question, il attendait tout de même à ce qu'elle réponde, ne serait-ce qu'un hochement de tête...






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Sorry pour le retard ! T________________T

"Et toi..."

Elle se mit alors à réfléchir. Tellement fort que son expression de sérieux en était presque comique. Puis elle eût une idée: elle n'allait pas le laisser là c'était hors de question et à présent qu'elle savait comment le sortir de ce local, bien que se soit contre ses principes elle était prête a prendre d'énormes risque. C'est pourquoi elle hocha simplement la tête. Si elle lui en parlait elle était sûr qu'il la contredirait et que ça finirait en dispute. La jeune fille se dirigea dans la salle d'eau pour récupérer ses vêtements et ainsi les enfiler rapidement. Puis elle rejoignit Toma qui l'aida sortir par la petite fenêtre après qu'elle lui aie rendu sa veste et qu'elle ai repris son sac. Elle eût de la peine à descendre du cadran à cause de son vertige. Celui ci n'était certes pas bien haut, mais elle avait gardé des séquelles de cette fois où elle avait dormis chez Toma.

Une fois dehors elle lui lança un regard furtif avant de s'enfuir jusqu'au bâtiment scolaire. Lorsqu'elle fut arrivée, elle se mit directement en quête de la loge du concierge. Malheureusement cette dernière étant fermée a clé, elle dû chercher de toutes ses forces un plan B possible à exécuter en prenant en compte sa force physique et autres capacités. Un éclat de génie lui traversa alors l'esprit. Mais il fallait qu'elle fasse vite, si on la surprenait à roder dans les couloirs c'était fichu. En ce moment elle se sentait un peu comme une sorte de James Bonde girl, en pleine mission d'infiltration. L'adolescente fini par atteindre sa chambre. Une fois à l’intérieur elle se précipita sur ses tiroirs de commodes, également vers le bord du miroir de salle de bain, pour trouver des épingles et autres files de fers. Une fois munie de ses outils, 007 se risquât à retourner au gymnase ou elle s'improviserait Mac Gyver pour sauver sa "princesse" de son cachots maléfique. Une fois devant la grande porte elle prit sa barrette qu'elle tordit comme lui l'avait appris Adrien et parvient, non sans mal à infiltrer le bâtiment. Puis elle chercha le local ou elle força la serrure à l'aide du même accessoire. Malheureusement celui-ci ne manqua pas de se casser, succombant aux diverses manipulations qu'on venait de lui faire subir. Elle en prit une deuxième, mais stressé et donc les mains tremblantes, elle la fit tomber sous la porte. Impossible donc de la récupérer. Noeru grelottait, les courants d'air s'engouffrant dans le bâtiment, voyaient leur froideur amplifiée par les cheveux humides de la demoiselle. Elle n'avait plus qu'une chance: un mince fil de fer qu'elle avait trouvé dans un tiroir. Celui-ci était fin et pas bien grand ce qui rendait la tâche plus difficile. Elle le doubla, le tordit et l'enfonça délicatement dans la serrure. Pendant une demis heure, chrono en main, elle s'acharna, oreille contre le battant, à tenter de vaincre se bosse de fin comparable à Bowser , séparant Mario de sa bien aimée vêtue de rose. Et finalement par je ne sais quel miracle le petit "clic" tant attendu se fit entendre! Elle ouvrit la porte, fière d'elle mais épuisée comme si elle venait de courir le marathon. Elle manquait cruellement de sommeil et le stresse, le rhum qu'elle était en train d'attraper ainsi que le sprint qu'elle avait piqué pour sortir le roux de là, sans oublier la peur qu'elle avait éprouvé lorsqu'elle avait du sortir par la fenêtre, tout cela l'avait épuisé plus qu'elle ne pouvait le supporter. C'est ainsi que son corps la lâcha. Elle succomba au sommeil qu'elle attendait depuis maintenant quelques jours. L'endroit et le moment étaient plus que mal choisis, mais elle ne l'avait pas prémédité. Jamais elle ne c'était dite: "Tiens, une fois fini, je m'endormirais, par terre!".

A présent elle était sûr d'une chose: Toma lui en voudrait. Elle l'avait sortit de là, oui, mais elle s'était évanouie et était à nouveau un poids. Il lui avait dit d'aller se reposer et encore une fois elle ne l'avait pas écouté. Mais elle ne pouvait pas le laisser là, ça avait été plus fort qu'elle. Et puis de toute manière elle ne serait pas parvenue à s'endormir tourmentée pas l'image de son professeur de sport, enfermé dans le local à tapis, souffrant d'un bras cassé à cause du mauvais caractère de la jeune fille.

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trop fatiguée pour effectuer une bonne correction désolée ;A;