L'arrivée [PV Toma][Terminé]

9:31

Le réveil m'arrache les oreilles, pourtant je suis heureuse d'être réveillée. Moi qui, d'ordinaire, le laisse sonner pendant au moins une demi-heure, le pied pendu au bord du lit...Oui, car aujourd'hui c'est le jour du grand départ ! Je quitte la maison a 11h pour rejoindre le train et en route pour le Campus Tenshigaya ! J'en saurais un peu plus sur mon manga de pages blanches... Je me lève, les cheveux en batailles et la robe de chambre toute froissée, mais peut importe...J'éteins mon réveil et dévale les escaliers pou prendre mon petit déjeuner...Wow ! Toute la famille est levée, et en plus, une bonne odeur de pancake s'élève de la cuisinière où maman prépare ceux-ci. Mon père lève son nez du journal et me souris. Impossible de ne pas lui rendre ! Je m'assoie a coté de mon frère et attends avec impatience les pancakes de maman !

-Alors aujourd'hui tu pars au campus...Dit-elle en posant le plat de pancake devant moi.Tu sais que ça va nous faire un grand vide ! On pensera à toi tout les jours, ma puce...

-Oui maman tu me l'a déjà dis hier soir...Lui répondis-je en avalant mon petit déjeuner à la vitesse grand V.

Mon père et mon frère n'en rajoutent pas. Apparemment ça leur fait de l'effet, de me voir partir jusqu'aux prochaines vacances. Enfin...J'avale mon verre de jus de fruit d'une traite et remonte pour me laver et me changer. Un débardeur noir et un short en jean, deux longues couettes sur les cotés, un petit jet de parfum (même si je n'aime pas trop) et me voilà prête ! Je rajoute mes dernières petite affaires dans ma valise roulante et je redescend à toute allure tandis que les roulettes émettent un bruit sourd sur les marches en bois. Je regarde ma montre :

10h43

-Faut que j'y aille, m'man !

Tout le monde me rejoins au seuil de la porte et la tournée commence : une bise à mon frère, sans commentaire; un gros câlin à mon père qui me raconte une dernière fois ma blague préféré (j'en rit encore rien que d'y penser) et la formule "Bisou Câlin" pour ma mère qui me refait les 1001 recommandations pour le voyage, ainsi que les "Sois bien sage !" "Garde nous au courant !" "On t'aime !" "Fais attention à qui tu parle !" etc... Puis je me dirige vers la gare et prends le premier TGV pour le campus. Pendant le voyage, comme je m'ennuie, je sors ma console et commence à jouer. Sur l'écran s'animent deux jeunes gens, dont l'une qui est une mince jeune file blonde en uniforme bleu qui achève son adversaire en donnant de violent coups avec ses fusils et cinglants son ennemi avec les bandes rouges qui virevoltent attachées à son costumes.

Arrivée à la gare la plus proche du Campus, je me met à marcher vers l'établissement, toujours plongée dans mon jeu. Je bouscules plusieurs personnes sans faire attention et arrive enfin à l'endroit tant attendu ! Des milliers de gens traversent les couloirs et entrent sans arrêt dans le hall d'entrée. Je prends le temps de mettre mon jeu sur pause pour envoyer un texto à mes parents :

12:00
Arrivée au campus. Pleins de gens & beaucoup d’excitation !
JTM Leena

Je range le portable et me remet sur mon jeu en avançant dans le hall quand soudain, j'heurte un rouquin plutôt mignon. J'éteins ma console et je la range aussitôt puis prendre mon air le plus pitoyable et présente mes excuses :

-Pardonnez-moi ! Je jouait, j'étais plongée dans mes pensées et je ne vous ai pas vu !

La journée de Toma n'avait pas très bien commencé. Tout d'abord, il s'était réveillé une demi-heure trop tard, il avait un cours à huit heures du matin, et il s'était justement réveillé à huit heures et demi. Il était arrivé au lycée bien habillé, comme toujours, mais les cheveux mouillés. Bien sûr ça avait eu son petit effet auprès des élèves. Le prof de sport canon qui arrive en courant, les cheveux mouillés, c'est sûr qu'il en avait fait rêvé plus d'une. Malgré ce début de journée assez calamiteux, le reste s'était plutôt bien passé, ses cours s'étaient déroulés à merveille. D'ailleurs, il avait constaté que le nombre d'admiratrices de son plus grand rival, l'infirmier du campus, avait considérablement baissé, et que toutes ces filles se retrouvaient de son côté à lui, préférant un homme plus ouvert et plus accessible. Bien que l'inaccessible attire, les jeunes filles cherchaient tout de même quelqu'un qui répondrait à leurs avances. Enfin quoiqu'il en soit, le roux était ravi de ce résultat.

Il était midi, et le jeune professeur n'avait rien à faire, il n'avait pas faim, et il ne voyait pas de femmes aujourd'hui, du moins pas pour le moment. Il aurait voulu se rendre à la salle de boxe, mais elle était prise par un club. En ce moment, à chaque fois qu'il avait besoin d'y aller, elle était occupée, cela devenait agaçant. Il songeait réellement à rentrer chez lui, mais s'il le faisait, il serait de nouveau en retard pour les cours de l'après-midi. Il décida de se rendre finalement à la cafétéria.
Alors qu'il traversait le hall, qui était plus que vide à cette heure-ci, une jeune fille bouscula le professeur. Comme elle semblait plongée dans sa console et que le jeune homme était d'humeur à séduire, il lui attrapa le poignet et l'attira vers lui. Elle s'était excusée avant qu'il ne l'ai attirée vers lui. Il lui adressait un sourire charmeur et amusé, l'air désolé était un spectacle assez marrant pour le jeune homme. Il ne savait pas si elle avait fait cela pour attirer son attention - ce n'était pas la première fois qu'une fille lui faisait ce coup là - , mais à vrai dire, il s'en fichait un peu. Maintenant qu'elle était là, il n'allait pas la laisser partir sans s'être amusé. Il se pencha vers son oreille, pour lui murmurer quelques mots.

- Je ne sais pas si je peux t'excuser...

Il se redressa, toujours le sourire accroché aux lèvres. Il regarda un peu plus la jeune fille. Elle n'était pas très grande de taille, et elle semblait être assez jeune. Toma se demanda un instant s'il ne venait pas d'aborder une collégienne... Non, ça il ne le pouvait pas. Autant les lycéennes il pouvait se le permettre, étant proche d'elles en ce qui concernait l'âge, mais les collégiennes, ce n'était vraiment pas possible. La jeune fille à laquelle il tenait toujours la main était tout de même très jolie. Elle avait de très longs cheveux de couleur blanche, ainsi que de jolis yeux gris. Elle était très mignonne, malgré le fait qu'elle ait l'air un peu trop jeune. Il remarqua que, pas très loin derrière elle, se trouvait une valise.

- T'es nouvelle ?

Bien sûr, Toma était certain qu'elle était nouvelle, plusieurs indices l'avaient mis sur la piste. Premièrement, elle ne semblait pas savoir qu'il était professeur, et étant aussi très connu sur le campus, il était surpris qu'elle ne l'ai pas reconnu. Ensuite, ces bagages qu'elle tirait derrière elle. Pour finir, même si elle avait l'air assez confiante, elle avait l'air de ne pas trop savoir où elle devait aller.

Concentrée à mettre toute ma sincérité pendant mes excuses, je me rendis compte un peu tard que le jeune homme m'avait attiré vers lui avec un regard charmeur et qu'il me tenais le poignet. Vu la force qu'il exerçait sur sa prise, il ne voulait pas me laisser partir ! Je frémissait et mes joues rosirent sous l'effet du charme. En approchant ses lèvres au creux de mon oreille, il me chuchota ces quelques mots :

- Je ne sais pas si je peux t'excuser...

Puis il m'observa sous tout les angles, intrigué, puis il jeta un bref coup d’œil sur ma valise.

- T'es nouvelle ?

J'étais à la fois intriguée et perdue, rajoutez à cela qu'un inconnu me tiens le poignet avec le sourire au lèvres... Je bousculait le rouquin pour qu'il me lâche et me frotta le poignet.

-Lâchez-moi, espèce de malotrus ! Pour qui vous vous prenez à me draguer ! Je ne vous connais même pas ! Et ne m'excusez pas si ça vous chante, moi on m'a appris la politesse, au moins !

Puis après un court silence, j'ajoutais :

-Je suis nouvelle, je suis une lycéenne. Je m'appelle Alice. Alice Scarlet Rosengard. Et vous ?

Ce gars là ne m'inspirait pas confiance. Avec son physique de beau gosse...Son regard charmeur...Hé ! Qu'est-ce que je raconte, moi ? Si il crois me faire de l'effet, c'est raté ! Et puis même pas un "Salut" ou un "Bonjour" ! Quel culot ! Je ne m'en remettrait pas et j’essayerai de l'éviter au mieux ! Vu comme il est, il doit être étudiant à l'université ou en dernière année de lycée...

La réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle s'écarta vivement de son professeur, le teint écarlate et l'air complètement abasourdi. Ce réflexe de la part de l'adolescente fit doucement rire Toma. Elle était là, à le bousculer, lui faire la morale, ainsi qu'à le traiter de toutes sortes de noms, sans savoir qu'il était son professeur. Elle se présenta finalement, sous le nom de Alice Scarlet Rosengard. C'était un joli prénom, pour une fille assez mignonne...

- Toma Sayashi, enchanté.

Il souriait toujours. Elle avait l'air assez réticente à lui parler, et même à le fréquenter, mais pour le jeune homme, c'était loin d'être un problème, il fit un pas vers elle, réduisant de nouveau la distance entre eux. Il était temps de lâcher la bombe, et révéler sa véritable identité à cette nouvelle élève, de lui annoncer qu'il était son professeur de sport, et non pas un étudiant comme un autre sur le campus. Les mains dans les poches, il se pencha vers elle afin que leurs yeux soient à la même hauteur.

- Je vois à la façon dont tu me parles qu'une petite retenue à mes côtés te fais envie.

C'était un excellent prétexte pour qu'elle ne puisse pas lui échapper. De toute façon, étant donné qu'il était le seul professeur de sport actuellement, c'était lui qui avait toutes les classes à sa charge. La jeune fille était donc condamnée à le voir au moins deux fois par semaine. De plus, il connaissait ses charmes, il en était même parfaitement conscient et il savait qu'elle tomberai aussi pour lui. Peut-être trop tard, lorsqu'il se serait lassé, mais ça arriverait, à un moment ou à un autre car après tout, elle était une fille.

- Fais gaffe à la manière dont tu t'adresses à tes profs

Le professeur se dirigea vers la valise de sa nouvelle élève, la prit dans sa main et proposa d'un geste à la jeune fille de lui faire visiter le campus.

Il riait bien de ma déstabilisation, ce crétin ! Il se fichait complètement de ce que je disais ! Non mais je rêve ! Après son petit plaisir, il se pencha vers moi avec le même sourire que tout à l'heure qui me fit trembler.

- Je vois à la façon dont tu me parles qu'une petite retenue à mes côtés te fais envie.

Q-Quoi ?! Lui, un professeur ?! Non, impossible ! Il est trop jeune pour être professeur ! Pourtant... Attendez un peu...Une petite retenue ?! Ah non, non ! Pas question de rester pendant 1h en face de ce...prof ! Rien qu'à le voir, j'ai envie de...Grrr ! Ok, ok Alice, calme-toi. C'est ton professeur... Détend-toi...
Je fus obligée de baissée les yeux face à son visage. Il avait l'air heureux de me savoir à ses cotés pendant les cours...Je déteste ma vie !

- Fais gaffe à la manière dont tu t'adresses à tes profs.

Sur-ce il pris ma valise et m'invita à le suivre dans les dédales de l'établissement. Oui...Ou non ? C'est peut-être une ruse ! Et si il m'emmène dans sa chambre et qu'il...Ahhh ! Arrête de penser à ça, Alice ! J'était tranquille à visiter ce campus sur ma PSP et voilà ce rouquin qui débarque ! Bon, en même temps, de l'aide n'était pas de refus.

-D'accord... Mais pas d'entourloupe, professeur ! J'aime pas appeler ce gars comme ça !!! Je...Je vous suis.

J'avais pas trop le choix. Déjà que j'avais failli me prendre une colle par ce mec...De toute façon j'était bien décidée à en parler au directeur, de cette histoire de professeur qui drague les élèves. Il sais, le rouquin, qu'on a pas le droit de faire "des choses" avec les mineurs ?!

-Professeur de quoi ? Lui dis-je soudain pendant que nous commencions la visite.

Toujours la valise en main, il marchait à travers les couloirs. La jeune fille le suivait, d'un pas plus ou moins nonchalant, et grâce à ses nombreux soupirs, il savait qu'elle n'était pas ravie de passer du temps en compagnie de son professeur de sport. L'adolescente aux cheveux blancs l'avait averti, il ne pouvait pas l'embobiner. Toma avait sourit à cette remarque, si elle pensait qu'un simple avertissement suffisait à l'arrêter... Finalement elle s'intéressa, ou fit semblant de s'intéresser, au roux qui l'avait obligée à le suivre. Elle lui avait demandé la matière qu'il enseignait. Il se retourna, et d'un regard plein de sous-entendus, il lui répondit qu'il était professeur de sport.

En général, lorsqu'il parlait de sa profession aux femmes, celles-ci était impressionnée par son jeune âge, mais lui demandaient également s'il pouvait devenir leur coach personnel. Toma n'avait encore jamais accepté, il tenait à avoir du temps pour lui et pour s'amuser, en plus des cours sur le campus. Il avait besoin de ces jours de repos qu'il utilisait pour séduire des femmes, mais aussi se reposer, et s'entretenir physiquement. Oui, il était professeur de sport, mais honnêtement, les prof de gym qui courrait pendant un cours, c'était un mythe, une légende... Il ne l'avait presque jamais fait. Il profitait donc de ces jours pour faire de l'exercice, soit il courait au parc, ou alors il se rendait au gymnase pour utiliser les sac de boxe.

Il continua à avancer, sans vraiment savoir où il allait. Il ne connaissait vraiment pas le campus, il savait où se trouvait l'infirmerie, les appartements des professeurs, le gymnase, et le réfectoire... Donc autant dire qu'il était perdu. Le coin était assez sombre et il savait que la jeune fille n'avait pas confiance en lui, c'était donc le moment pour lui de la mettre encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà. Il disparut un instant derrière un mur, puis il attira la jeune fille vers lui. Toujours son petit sourire narquois et charmeur accroché aux lèvres, il lui murmura doucement:

- Je ne sais pas du tout où on est...

Il émit un petit rire, la jeune fille toujours contre lui. Le jeune professeur savait que cela ne lui permettrait pas de la séduire... De toute manière, ce n'était pas ce qu'il cherchait à faire, il voulait juste s'amuser un peu.

Je suivais le professeur de sport, la tête remplie d'inquiétude. Que voulais vraiment Toma ? Déjà je savais bien que son rôle de charmeur était un petit jeu pour me déstabiliser. Est-ce qu'il faisais ça avec toutes les femmes ? Y'a des chances, vu le regard qu'il m'a lancé en m'annonçant sa matière...! Professeur de sport...Ca dois l'arranger de voir les filles en maillot pendant la piscine... Après un nouveau petit soupir, Toma s'est arrêter.

Vu les nombreux regard qu'il jetait autour de nous, il ne savais pas où on était. J'ai également tourner un peu la tête pour inspecter les lieux : Le coin était isolé, vide et sombre. Il y régnait une sensation malsaine qui me mettait encore plus mal à l'aise. A peine le temps de jeter un coup d’œil vers Toma que celui-ci avait disparu. Le prof de sport me ramena vers lui par derrière comme tout à l'heure tandis que je lâchais un cri aiguë, rouge de honte.

- Je ne sais pas du tout où on est...

Et un nouveau rire sadique s'échappa des lèvres du jeune rouquin. Je tentais du mieux que je pouvais de m'échapper de l'étreinte de Toma, mais les efforts étaient vains et mon coeur commençait à accélérer ses battements. Pas parce que le jeune homme me séduisait, mais parce que je commençait à avoir peur de lui. Pour moi s'en était trop. Malgré la remarque qu'il m'avait fais sur l'heure de colle, je ne me retint pas de lui donner une violente claque sur la joue. La trace de ma main rougeoyante sur son visage me déstabilisa de nouveau...Une première perle coula le long de mon visage, puis une autre... C'est avec les épaules secoués de sanglot que je me suis dégagée et que j'ai décidée de dire ce que je pensais.

-Vous croyez vraiment que ça m'amuse de vous gifler ?! Vous croyez que ça m'amuse d'être harcelée par quelqu'un comme vous ?! J'étais tranquille avant votre venue, je pouvais le visiter seule, le campus ! Mais je n'aurais pas dût avoir confiance en vous ! Dites-moi ce que vous voulez exactement, je vous le donnerais mais par pitié laissez moi tranquille ! Votre petit jeu ne marche pas sur moi ! Je ne serais jamais séduite par un homme comme vous !! Je ne veux plus jamais vous voir !!!

Sur ces mots, je me suis collée au mur et me suis lentement laissée glissée par terre. Je ne voulais plus rien voir de ce campus, j'avais peur, j'étais perdue et honteuse. Bien sûr, après une gifle et des mots pareil, une ou deux heures de colles m'attendaient bien. Mais je m'en fichais maintenant... Je me roulais en boule, toujours en pleure, en attendant la sentence...

Le roux n'en revenait pas. Il s'était pris une gifle par une gamine de quinze ans. Elle s'était mise à pleurer et s'était accroupie dans un coin. Toma pouvait supporter beaucoup de chose, mais pas ça, il ne pouvait pas tolérer qu'un élève le frappe, qu'il s'agisse d'une fille ou d'un garçon. Il se baissa, prit les bras de la jeune fille et les plaqua contre le mur, approchant petit à petit son visage de celui de l'adolescente, l'air sérieux et surtout, énervé.

- J'accepte beaucoup de choses venant d'une jolie fille, mais pas ça. Tu peux ne pas apprécier ce que je fais ou au contraire te prêter au jeu, tu fais ce que tu veux, mais tu évites de me gifler.

Il soupira. Cette fille était une source d'ennui et d'énervement plus que d'amusement, il avait très mal choisi cette fois...Il essuya ses larmes, lui disant que ça ne servait à rien de pleurer de toute façon. Il sortit son téléphone et appela une de ses collègue. Il lui indiqua sa position, enfin ce qu'il voyait et vers où il pensait se trouver, expliqua sans rentrer dans les détails la situation puis il raccrocha. Il se leva et jeta un regard glacial à la jeune fille.

- Ne t'en fais pas, je ne t'approcherai plus. J'suis pas fan des pleurnicheuses.

Le jeune homme savait que si elle s'était mise à pleurer, c'était en partie de sa faute, mais il trouvait la réaction un peu trop extrême à ses yeux. De plus, il était certain que s'il s'accrochait, elle lui rapporterait plus d'ennuis en une journée que Noeru pendant un mois. Il dévisagea de nouveau la jeune fille aux cheveux blancs qui avait les yeux rouges à présent.

- Ouais t'es vraiment pas mon type, je voulais juste m'amuser un peu.

Il lui tourna le dos et commença à s'en aller, la laissant ainsi seule dans ce coin sombre. Il la prévint tout de même qu'une professeur allait venir la récupérer à la fin de la pause déjeuner, soit dans un peu plus d'une heure. Sur ces dernières paroles, il la salua d'un geste de la main et se mit à marcher de nouveau. Il ne savait pas du tout où est-ce qu'il se trouvait, mais il était persuadé quand essayant plusieurs passages, il finirait par réussir à sortir de là...

La sentence ne venant pas, je sentis pourtant l'énervement du jeune homme dans ses gestes brusques. Il me plaqua au mur sans broncher et se rapprocha avec un regard sévère.

- J'accepte beaucoup de choses venant d'une jolie fille, mais pas ça. Tu peux ne pas apprécier ce que je fais ou au contraire te prêter au jeu, tu fais ce que tu veux, mais tu évites de me gifler.

Il caressa mes joues pour retirer mes larmes et me rassura avec une simple phrase qui ne m'aida pas pour autant. Puis il sortit son portable et appela quelqu'un. Apparemment c'était un professeur. Tandis qu'il lui indiquait où nous nous trouvions à peut près, je frottais mes yeux rougeoyants. J'avais honte de l'avoir énervé... Maintenant je n'avais plus aucun intérêt pour lui, mais il pouvais être sympa quand il voulais... Mais sa prochaine phrase ressemblais à une masse d'1 kg qui tombait sur mon dos :

- Ne t'en fais pas, je ne t'approcherai plus. J'suis pas fan des pleurnicheuses.

Il me fit à nouveau la grimace avant d'ajouter :

- Ouais t'es vraiment pas mon type, je voulais juste m'amuser un peu.

Puis il me quitta comme si de rien n'était, avant de terminer la discussion par un signe de main et une indication : un professeur arrivait pour me sortir d'ici. Non ! Je ne voulais pas que ça se termine ainsi ! Peut-être qu'il était chiant à me séduire comme ça, mais maintenant que ça n'avait plus aucun sens, à quoi bon me planter ici ? Je me relevais sans bruit et le rejoignit pour attraper son haut avec mes doigts crispés.

-Pardonne-moi...Je ne voulais pas te gifler, ni pleurer...Essaie de comprendre, je viens d'arriver. Je suis un peu paumée alors avec un professeur en prime et une heure de colle qui me pend au nez...

Je n'avais plus d'argument en réserve et il continuait son chemin. Pour étouffer un moment le silence, je lui pris une épaule et me hissa sur la pointe des pieds pour lui donner une petite bise sur la joue, vite vite.

-Je peux t'aider à trouver le chemin...?

J'espèrais vraiment qu'il accepte. Pas question de poireauter 1h pour retourner dans le hall quand ça pourrais mettre 30 minutes. Et puis, j'aurais l'occasion de lui prouver que :

1) J'étais vraiment désolée
2) J'étais pas une pleurnicheuse
3) Je l'aimais bien, finalement...

Visiblement, les mots du roux n'avaient pas plu à l'adolescente aux cheveux blancs. Mais à vrai dire c'était normal, aucune fille n'aimait pas ne pas être appréciée par un homme, même si cet homme était un dragueur de première. Alors qu'il allait quitter le coin sombre dans lequel la jeune fille s'était réfugiée, le professeur sentit que quelque chose le retenait de sortir. C'était son T-shirt, qui était accroché à quelque chose, il tira dessus, mais très vite, il s'aperçut que c'était plutôt quelqu'un qui s'était accroché à son haut. La jeune fille était en train de s'excuser auprès de Toma, justifiant son geste avec toutes sortes d'arguments que le roux qualifiait d'irrecevables, elle n'avait simplement pas à le gifler. Il continua donc, ignorant son élève. Finalement, alors qu'il marchait pour essayer de sortir de là, il sentit un contact sur son épaule, la jeune fille s'y était appuyée et avait embrassé Toma sur la joue, lui proposant ensuite son aide pour retrouver leur chemin.

Ce geste de la part de la jeune fille avait légèrement surpris Toma, mais il ne laissa rien paraître. Elle l'avait fait aussi sourire. Alors comme ça lui, ne pouvait rien faire mais elle était en droit de faire ce qu'elle voulait à son professeur. Il se retourna vivement vers sa nouvelle élève sans aucun sourire, la plaqua contre le mur et lui dit calmement:

- Peut-être que tu ne me plais pas, mais à mes yeux, tu restes une fille.

Il s'était mis à la regarder de haut en bas, de sorte à la mettre mal à l'aise puis il lui adressa un sourire moqueur. Il venait de jeter un coup d'œil discret à sa poitrine, assez peu attrayante étant donné que la jeune fille n'avait pas été très gâtée par la nature à ce niveau là. Il prit la jeune fille par la taille, l'attira contre lui et se pencha vers son oreille pour lui murmurer ces quelques mots:

- C'est vrai que t'es un peu plate, mais bon...

Il repoussa et relâcha sa nouvelle élève. Il ne savait pas quel effet avait eu sa remarque sur la jeune fille, mais il sentait qu'il n'allait pas tarder à le savoir. Il lui lança un « Je suis prêt à tout pour élargir mon tableau de chasse ! » puis il recommença à marcher, faisant signe à l'adolescente de le suivre.

Ce nouveau sourire sur le visage du rouquin s'annonçait prometteur. Cependant, il perdit ce petit sourire et, comme à son habitude, il me plaqua au mur et me reluqua un peu partout.

- Peut-être que tu ne me plais pas, mais à mes yeux, tu restes une fille.

Cette fois pas question de me débattre. Au contraire, j'avais gardé un léger sourire. Mais, comme le sien, ce sourire fut perdu lorsqu'il donna un bref coup d’œil à ma poitrine et qu'il s'approcha de moi avec ces quelques mots :

- C'est vrai que t'es un peu plate, mais bon...

NAN !!!! Pourquoi tant de haine !!! Je sais que je suis pas très bien niveau poitrine, je HAIS ma poitrine !!! Foutue invention féminine ! En guise d'explication, je lâchais un simple grognement de mécontentement. Pas envers lui, mais envers moi-même. Puis il me lâcha et me fit signe de le suivre avec une simple phrase dont je n'avais pas bien compris le sens :

-Je suis prêt à tout pour élargir mon tableau de chasse !

Allons-bon ! J'étais pas la seule sur la liste des victimes ! Quel soulagement... A mon avis, après une telle réplique, n'importe quelle femme qui le fréquentait serais partie en pleurant, déçue d'apprendre qu'elle n'était pas la femme de sa vie. Je repris donc la marche avec ses cotés.

-Sans vouloir être indiscrète...Il y a quelqu'un dans cette école que vous aimez vraiment ? Je veux dire, qui n'est pas un de vos jouet ? Moi, vous savez, ça m'est égal que vous aimiez quelqu'un d'autre, vous êtes mon professeur...Et un professeur reste un professeur...Ou un ami, pas plus. Enfin...

J'espèrais bien qu'il ai une vrai petite amie. Il y en a bien une qui dois lui plaire, dans cette école !

Le roux avait pensé que ces simple phrases auraient été suffisantes pour se débarasser de la jeune fille. Si elle ne voulait plus le revoir, pourquoi le suivait-elle ? Toma sourit alors. Au final, il avait réussi à accaparer toute l'attention de la jeune fille pour lui. Elle avait recommencé à le suivre. Elle lui demanda alors s'il aimait quelqu'un sur le campus, si une fille lui plaisait au point de ne pas vouloir la séduire puis l'abandonner par la suite.

Le jeune homme soupira. Juste au moment où il aurait voulut l'oublier, quelqu'un le forcçait à se souvenir d'elle. Evidemment qu'il y avait quelqu'un, Noeru. Même s'il avait toujours été un dragueur, la jeune fille avait réussi à attirer son attention et à faire en sorte qu'il ne veuille plus la laisser partir. Il avait beau essayer de l'oublier, elle occupait toutes ses pensées et il pouvait faire ce qu'il voulait, lorsqu'il la voyait, ne serait-ce que de loin, embrasser son soi-disant petit-ami, il avait une furieuse envie frapper quelque chose, à défaut de l'adolescent.

Cependant il ne répondit pas immédiatement, haussa les épaules et se trouna doucement vers la jeune fille. Il la regarda droit dans les yeux puis un sourire apparut au coin de ses lèvres. Il s'était promis que personne à part Noeru ne serait au courant de ça, et il s'y tiendrait. Il arrangea la coiffure de la jeune fille.

- Il y a sûrement quelqu'un, mais je ne l'ai pas trouvée.

Il se retourna et recommença à marcher, essayant d'ouvrir plusieurs portes. Il ne comprenait vraiment pas où ils se trouvaient, ni comment est-ce qu'ils avaient pu se perdre... En plus, la jeune fille ne l'appréciait pas et il était très difficile pour lui de gérer une telle présence, étant donné son besoin constant de séduire. Mais à la moindre approche de la part du roux, elle se braquait, et allait jusqu'à pleurer. Il ne pouvait rien faire avec elle.

- Tu es peut-être cette fille...

Il sourit alors tellement il se trouvait génial, il prit un air détaché et ouvrit une nouvelle porte, mais une nouvelle fois, il ne s'agissait pas d'un endroit qu'il conaissait et à partir duquel il pouvait se repérer. Il souffla, agacé. Décidément, ils ne sortiraient jamais d'ici !

Il eu un nouveau sourire avant ma question. Ce nouveau sourire laissait bien imaginé qu'il était content que je le suive. Puis vint la question et son visage se contracta en une moue anxieuse. Malgré la réponse qu'il allais me donner, je savais bien qu'il y avait quelqu'un dans sa vie, mais apparemment il ne voulais pas me le dire ! Il tourna la tête et plongea son regard dans le mien, affichant un second sourire. Combien de fois ce mec sourit dans la journée ?! Il passe ses mains dans mes cheveux pour me coiffer... Drôle de geste...

- Il y a sûrement quelqu'un, mais je ne l'ai pas trouvée.

Puis il se tourna et essaya plusieurs portes qui, apparemment, ne menaient nul part ou ne l'intéressaient pas. Ça commençait à m'inquiéter cette histoire de couloir perdu... De nouveau il se tourna vers moi avec des mots qui me donnèrent un mal de crâne affreux...

- Tu es peut-être cette fille...

Ben voyons ! Vu la tête qu'il faisait avant de répondre, c'était sûr que j'étais pas sa fille préférée. Déjà il l'avais dit lui-même et puis j'étais trop pleurnicheuse pour lui ! Et puis il avait dit que j'étais trop plate... Grrrr ! Il lâcha un nouveau soupire en ouvrant une porte du genre "On est vraiment paumé !" !

-On devrais peut-être attendre votre collègue...dis-je en m'adossant au mur.

Pendant ce temps, je sortit mon téléphone et envoya un nouveau texto à maman :

13:57
Paumée dans un couloir avec prof de sport bizarre & J'en dirais pas plus
J'ai la dalle
Biz Alice <3

Ça faisais bientôt 2h qu'on était ensemble, Toma et moi. Je me demandais bien ce qu'il allais dire ou faire le temps d'attendre le professeur...

Cela faisait bientôt deux heures qu'ils étaient perdus tous les deux, et Toma ne supportait plus d'être enfermé avec cette jeune fille trop peu dévergondée mais trop fille à papa pour lui. Lorsqu'elle émit l'idée d'attendre la collègue que Toma avait appelée, le professeur ne put s'empêcher de soupirer. Il lui avait dit de l'attendre toute seule, mais elle s'était obstiné à suivre le roux, qui n'avait alors rien demandé. Il l'entendit envoyer un message à l'aide de son portable, mais il n'y fit pas attention. Il s'ennuyait réellement ici et il ébouriffa ses cheveux déjà en bataille. Il n'allait pas tarder à s'énerver. Rien que de penser à toutes ces femmes dehors qui n'avaient pas encore eu la chance de le rencontrer, ça le rendait malade. Et tout ça à cause de cette fille, qui ne voulait pas admettre qu'elle était sous son charme. Oui, Toma était persuadé que, si elle n'était pas complètement folle de lui, elle le trouvait tout de même à son goût. Cependant, il n'avait pas envie de se battre aujourd'hui avec une fille qu'il n'aurait sûrement pas le loisir de recroiser. Il décida tout de même d'aller importuner l'adolescente aux cheveux blancs, ne serait-ce que pour se divertir.

Il s'approcha d'elle doucement et posa sa tête contre son épaule. A l'aide de ses mains, il l'attira contre lui, il déposa un baiser sur sa joue puis lui susurra quelques mots dans l'oreille, d'une voix suave:

- T'es sûre que tu veux attendre ici avec moi ? Le coin est sombre... Qui sait ce qui pourrait se passer.

Il lui adressa de nouveau un sourire avant que sa tête ne retombe sur l'épaule de la jeune fille. Le roux était épuisé. Sa nuit avait été courte bien qu'il se soit réveillé en retard. Il fallait vraiment qu'il arrête de fréquenter des filles les soirs alors qu'il avait cours le lendemain. C'est donc ainsi qu'il tomba presque endormi sur l'épaule de sa nouvelle élève.

Les yeux du jeune professeur se refermaient petit à petit. Il avait l'air épuisé...Et il n'était que 14h ! Moi en revanche, c'était mon estomac qui commençait à flancher. J'avais un mal de coeur pas possible et j'avais super faim... Le professeur, bien qu'épuisé, vint poser sa tête sur mon épaule, puis, calmement, il rapprocha ses lèvres de ma joue et me donna une petite bise avant de me murmurer une nouvelle phrase avec sa voix de charmeur, bien qu'un peu brisée par la fatigue :

- T'es sûre que tu veux attendre ici avec moi ? Le coin est sombre... Qui sait ce qui pourrait se passer.

Je frémissait à l'idée des choses qu'il pourrait se passer ! Mais le rouquin laissa la tête retomber sur mon épaule à moitié endormi...

-Ne vous endormez pas, le professeur devrait bientôt arriver. Et puis, dormir le ventre vide n'est pas une excellente idée !

Sur ces mots, mon ventre émis un grognement sourd qui signifiait a peu près : "Hey, j'ai envie de manger !!"

-C'est mon ventre, excusez-moi...

Puis, le voyant presque complètement endormi, j’eus une envie incontrôlable de lui montrer qu'il n'était pas maître de mes sentiments, et que je pouvais très bien jouer avec les siens. Je pris son visage entre mes mains et posa mon front contre le sien en levant mon genoux au niveau de son entre-jambe.

-Vous vouliez faire quoi exactement ici avec moi...dis-je d'une voix aussi séduisante que la sienne.

Soudain une porte proche de notre duo s'ouvrit et une femme, sûrement une prof, arriva et se figea devant nous.

-Monsieur Sayashi...Mademoiselle ! Qu'est-ce que vous alliez faire !?!

Je lâchais ma prise sur Toma et me mit à trembler. Comment lui expliquer ?! Comment lui expliquer que tout cela n'était que le fruit de l'amusement ?!

-C'est a dire que...C-Comment vous expliquer...

La sueur commença à perler mon front et mes joues devinrent rouge écarlate sous le regard sévère et horrifié du professeur.

*Pitié, Toma...AIDEZ-MOI !!!* Pensais-je en tremblant...Si seulement le rouquin pouvais lire dans les pensées !

Alors qu'il avait la tête posée sur l'épaule de la jeune fille, il la sentit frissonner. Toma sourit avant de tomber presque endormi, il fallait qu'elle arrête de se faire des idées, il lui avait déjà dit qu'elle n'était pas son type. Et tandis qu'il allait complètement fermer les yeux pour dormir sur l'épaule de l'adolescente, il entendit un bruit sourd émaner de la jeune fille, qui s'excusa alors, précisant qu'il s'agissait de son ventre. Toma jeta un coup d'œil à son portable. Elle avait faim, rien de bien surprenant, vu l'heure. La roux continua cependant à faire semblant de dormir, juste pour savoir ce que la jeune fille ferait.

Et il ne fut pas déçu. La fille le mit dans une position bien inconfortable, leurs front étaient collés l'un à l'autre mais ce n'était pas le pire, le genou de la jeune fille se trouvait entre les deux jambes de son professeur, comme si elle se tenait prête à riposter si jamais il tentait quoi que ce soit. Le roux soupira puis ouvra les yeux, fixant ainsi les pupilles grises de la jeune fille, qui lui avait demandé d'une vois qui se voulait enjôleuse ce qu'il comptait faire ici, avec elle. Il frôla de ses lèvres celle de la jeune fille, comme s'il allait l'embrasser, mais il s'approcha plutôt de son cou et il lui dit d'un ton mielleux:

- Evite de me provoquer comme ça, tu ne sais pas jusqu'où je suis capable d'aller.

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que la porte derrière eux s'ouvrit brusquement et dans son encadrement, sa collègue, professeur d'histoire-géographie, qu'il avait appelée une heure plus tôt pour venir les aider à sortir. Elle leur demanda ce qu'ils étaient sur le point de faire, et semblait en état de choc face à la scène dont elle était témoin, Alice quant à elle semblait trop angoissée pour dire quoi que ce soit. Toma, lui, était très calme. Non seulement cette femme l'aimait beaucoup trop pour aller le dénoncer mais en plus, il savait qu'un seul mot doux de sa part suffirait à lui faire oublier ce qu'elle venait de voir. Cependant, il devait d'abord répondre à la question, et c'était une tâche qui s'annonçait plus difficile que prévue. Aussi, le roux ne manquerait pas une telle occasion de se moquer de sa nouvelle élève, il se pencha de nouveau vers elle et lui chuchota alors sur le ton de la moquerie:

- Tu retiendras qu'il n'y a que moi qui peux m'amuser comme ça avec les sentiments.

Il se releva et fit mine de récupérer un bracelet. En réalité, il s'agissait du sa propre gourmette. Il le montra à la femme qui les avait surpris, en guise de réponse. Il lui adressa en prime un immense sourire tout en lui faisant un compliment sur sa tenue, en précisant qu'il avait hâte de l'inviter de nouveau quelque part. Finalement, il lui demanda quel était le chemin à emprunter pour sortir d'ici, elle ne tarda pas à le lui donner. Elle partit alors avant eux, la tête dans les nuages. Toma poussa un soupir de soulagement et se retourna vers la jeune fille puis lui ébouriffa ses cheveux.

- Y avait pas de quoi stresser, arrête de faire cette tête !

Puis il tourna les talons et sortit de ce recoin sombre des couloirs du bâtiment.

Avant l'arrivée du professeur, il me répondis avec sa voix douce qu'il était capable d'aller très loin... J'ai réprimé un nouveau frisson puis la fameuse professeur est arrivée. Toma se baissa et me glissa :

- Tu retiendras qu'il n'y a que moi qui peux m'amuser comme ça avec les sentiments.

Raté ! J'étais bien partie pour le mettre à mes pieds, mais j'aurais dût me douter qu'il n'était pas dupe. Il fit mine de ramasser quelque chose par terre et complimenta avec le sourire la tenue de la femme. Apparemment c'était aussi une de ses victimes... La jeune femme nous montra le chemin vers le hall et nous la suivîmes calmement. Toma m'ébouriffa à nouveau les cheveux et répliqua tandis que j'essayait de me recoiffer.

- Y avait pas de quoi stresser, arrête de faire cette tête !

Facile à dire, je viens d'arriver, je fais semblant de séduire mon professeur pour finalement me retrouver née a née avec une autre professeur ! Je ne dirais pas mot de tout ce qui s'est passé à mes parents ni à l'administration, Toma ne le méritait pas, et puis il s'en sortirait comme si de rien n'était. Arrivés dans le hall, la prof' nous salua et nous laissa seuls dans le hall toujours aussi remplis. La plupart des élèves avaient sûrement fini de manger... un nouveau grondement sourd émana de mon ventre.

-Je pense qu'à cette heure-ci, vous allez bientôt commencer vos cours et vous n'avez portant rien manger... Ca vous dirait de manger ensemble ?

C'était risqué, je le savais. J'imaginais bien qu'il allais aussi en profiter pour me charmer, même si il savait que tout était vain... Pour patienter pendant qu'il réfléchissait, je ressortis mon téléphone et envoya un nouveau message à mes parents.

14h16
Toujours pas manger, ressortie du couloir & toujours avec prof'
Appelle-moi ce soir
Biz Alice

J'espèrais bien qu'elle appelle pour ma première journée ! Ils doivent errer comme des zombis dans la maison, sans moi. C'est moi qui met du punch à la famille et qui organise les parties de Monopoly, alors...

Ils étaient de retour dans le hall, depuis qu'ils avaient été interrompu par la collègue de travail du roux, l'adolescente aux cheveux blancs n'avait plus prononcé un mot. Ils étaient de nouveau seuls tous les deux, un silence pesant régnait et Toma ne savait pas quoi faire pour le briser. Maintenant qu'il était libre, il pouvait la planter là de toute façon. En plus, il avait cours dans quelques minutes avec une classe. Le calme qui s'était installé entre eux fut alors rompu par la jeune fille, dont l'estomac venait d'émettre un bruit sourd. Toma ne put réprimer un rire.

Elle lui proposa ensuite de déjeuner avec lui. Il émit de nouveau un rire moqueur. Ce n'était pas elle qui lui avait demandé de la laisser tranquille, qui lui avait dit qu'elle ne voulait plus qu'il s'approche ? Il attendit alors que le couloir se vide un peu de toutes ses personnes et une fois qu'il fut de nouveau pratiquement vide, il se pencha vers la jeune fille et l'embrassa une nouvelle sur la joue.

- Désolé, j'suis déjà en retard pour mon prochain cours.

Il tourna les talons. C'était vrai, il avait déjà dix minutes de retard sur son prochain cours de sport. Sa ponctualité était également quelque chose qui l'avait rendu extrêmement célèbre sur le campus. Rares étaient les cours auxquels il arrivait à l'heure. Il indiqua tout de même à sa nouvelle élève la direction du réfectoire, lui promettant un repas en tête à tête, mais une prochaine fois. Il se retourna une dernière fois vers elle, affichant un immense sourire et lui lançant alors un "Bienvenue sur le Campus !", avant de disparaître derrière la grande porte du hall.

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