La colle, avec Toma Sayashi

Elle était couchée dans l'herbe, un livre posé sur son visage endormi. ça faisait un moment qu'elle attendait. En faite son réveille avait une fâcheuse tendance à buguer et il avait sonné 2h trop tôt. Alors, quitte à attendre, attendre au lieu du rendez-vous.

Ce lieu justement, l'avait pas mal surprise. En général les colles se passaient en classe. Ce prof' était bizarre, elle ne le comprenait pas. Elle ne savait pas non plus ce qu'il cherchait en jouant ce petit jeu avec elle. Elle savait seulement qu'elle le détestait, mais qu'elle était aussi très amoureuse de lui.

La douce chaleur de ce matin d'automne, l'avait aidée à s'endormir. Les faibles rayons qui épousaient son corps, la revêtait d'une délicate lumière, en plus de sa mini jupe rose a dentelle et de son top gris avec un motif très mignon imprimé dessus. Sa jaquette noire, qu'elle avait pris au cas où, était étendue sous ses cheveux longs et noirs. Elle portait aussi de longues chaussettes noires unies et des sandalettes vernies de même couleur. Son casque écouteur était posé sur ses oreilles et la musique tournait toujours.

Il était onze heures du matin. C’était le weekend et Toma en profitait pour se lever plus tard. Une fois debout, il se dirigea vers sa salle de bain où il prit une douche pour se réveiller. Une fois sorti, il s’habilla d’un jean, d’une chemise et d’une cravate mise de façon négligée. Il jeta un regard à sa fenêtre. Il avait l’impression d’avoir omis quelque chose, mais n’avait aucune idée de quoi est-ce que cela pourrait s’agir. Il s’ébouriffa les cheveux, il n’aimait pas oublier les choses, et là, c’était exactement ce qu’il se passait. Il jeta un œil à l’heure, même pas onze heures et demi… Il se jeta sur son lit puis se mit à réfléchir.

Soudain, cela lui traversa la tête, il avait rendez-vous avec Aiza, pour son heure de colle. Il avait complètement oublié, et pendant toute la semaine, n’avait pas pensé une seule fois à ce qu’il allait faire d’elle. Il allait la rendre folle, oui, mais n’avais pas prévu comment.
« De toute façon, j’ai un don pour rendre les gens dingue alors ça viendra naturellement … »

Il courut chez un traiteur où il acheta tout le nécessaire pour un pique-nique, puis il se dirigea vers le lycée. Il se rendit alors au cerisier, où il arriva à midi moins le quart.

Il la vit là, allongée dans l’herbe, presque endormie. Un livre posé sur ses yeux et les écouteurs dans les oreilles. Elle était très mignonne aujourd’hui aussi.
Il s’en approcha doucement, souleva délicatement le livre qui recouvrait son visage puis déposa un baiser sur le coin des lèvres de la belle endormie.

« Je suis en retard, alors j’ai apporté le déjeuner. Ça va ? »

Il écarta les mèches de cheveux noirs qui recouvraient un peu son visage puis l’admira un peu plus encore.

C'est la lumière traversant ses paupières, qui la réveilla. Et quand il l'embrassa, comme d'habitude, elle rougit.

« Je suis en retard, alors j'ai apporté le déjeuner. Ça va ? »

Elle fût étonnée de ses gestes, redevenus doux à son égard. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, il n'était pas du tout comme ça. Non. La dernière fois il avait été tout simplement insupportable. En plus il avait apporté de quoi manger... Ça tombait bien, l'adolescente mourait de faim.

Elle se redressa et quand elle se rendit compte qu'il la fixait, elle détourna le regard, légèrement mal à l'aise.

"Merci c'est très gentil de ta part.."

Toma resta là à la fixer quelques secondes encore, jusqu’à ce qu’elle la remercie. Il s’assit ensuite dans l’herbe aux côtés de la brune et lui sourit.

« Sers-toi, dit-il en montrant le panier repas, c’est pas empoisonné. »

Et alors qu’il la regardait attaquer les paniers repas, il sentait un malaise entre eux. Toma s’allongea dans l’herbe, toujours en la regardant. Il se demandait bien ce qu’elle trouvait de mieux à ce petit garçon de Nobu. C’était un gamin, pas très futé et qui, en plus de ça, n’est pas très beau comparé à Toma. De toute façon, même si elle venait à sortir avec ce gringalet, Toma se débrouillerai pour que Noeru le lâche pour lui.

Enfin, une telle chose n’arriverai jamais, elle tomberait bientôt sous son charme si ce n’était pas déjà le cas. Toma, allongé, ferma les yeux et se hasarda à demander à la jeune fille :

« Tu ne m’as pas tout dit, l’autre jour. Parle-moi de toi.»


Il rouvrit les yeux et lui accorda un sourire.

Elle ne se fit pas prier deux fois et commença à manger.

« Tu ne m'as pas tout dit, l'autre jour. Parle-moi de toi.»

"hé bien... Je n'ai pas grand-chose à te dire..."

Lui répondit-elle. C'est vrai que voulait-il savoir précisément? Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit par rapport à cette réponse très brève, elle lui demanda, d'un air détaché à quelle heure elle pourrait partir. Effectivement ce soir là, elle avait une sortie de prévue. Watanabe l'avait invitée à aller voir un film et elle avait accepté sans trop d'hésitation. Elle s'était dit que ça lui changerait certainement les idées après une après-midi complète passée avec son charmant professeur d'éducation physique.

Elle avait une nouvelle fois esquivé la question. Il lui prit la main doucement et la regarda dans les yeux. Elle venait de lui demander quand est-ce qu’elle pourrait repartir, n’était-elle pas bien avec lui ? Où voulait-elle aller ?

Il soupçonnait une sortie avec ce nain de Nobu, mais il l’effaça vite, c’était impossible. Non, n’allez pas croire que Toma se sent concurrencé par Nobu, il n’était pas assez bien pour être son rival. Et puis, dans ce domaine, Toma considérait qu’il n’avait pas de rival. Il le regarda avec un sourire charmeur aux lèvres, tout en caressant son bras.


« Tu veux déjà me quitter ? Mais pour aller où ? »


Il marqua une légère pause, puis il ne lui laissa pas le temps de répondre. Il s’approcha d’elle, pour l’embrasser, mais un bruit le surpris et il s’éloigna brusquement d’elle.
Une fois la surprise passée, il se détendit et reprit sa main. Il soupira alors et il décida de lui montrer l’exemple d’une présentation.

« Je ne sais pas d’où je viens, je ne connais pas mes parents et je suis venu dans ce lycée pour retrouver une personne qui pourrait m’en dire plus sur moi et mon passé. Voilà, tu en sais à peu près autant que moi à mon sujet...A toi. »

« Tu veux déjà me quitter ? Mais pour aller où ? »

Lui demanda-t-il avec un sourire qui la faisait craquer.

Elle entrouvrit la bouche, se préparant à lui dire que ça ne le regardait pas, mais elle fût coupée dans son élan. En effet, il était en train de se rapprocher d'elle, comme pour l'embrasser. Mais ce bruit, qui la fit sursauter, l'avait poussé à se reculer brusquement. Après un petit moment pour s'en remettre il lui dit:

« Je ne sais pas d'où je viens, je ne connais pas mes parents et je suis venu dans ce lycée pour retrouver une personne qui pourrait m'en dire plus sur moi et mon passé. Voilà, tu en sais à peu près autant que moi à mon sujet...A toi. »

Maintenant qu'elle savait avec précision ce qu'il voulait apprendre d'elle, plus rien ne l'empêchait de répondre à sa question.

"Je viens d'un monde nommé Gaea. Une dimension parallèle. D'où je viens, elfes, êtres hybrides, Dieux et Demons; toutes les créatures possibles et inimaginables vivent en harmonie. Moi je suis une simple humaine, fille de chevalier. Mon père est parti quand j'était toute petite. Il est mort à la guerre. Guerre causée par un simple malentendu entre deux rois qui n'ont pas trouvés d'autres solutions que de se battre et de mettre la vie des autres en danger pour des futilités. De ce monde il y avait un garçon d'en virons mon âge... J'en étais éperdument amoureuse. Car oui, dans tout manga amateur il y a un amour impossible. Si tu veux une histoire plus rationnelle, je vais juste te dire que les deux femmes qui m'ont créé sont des mangaka amatrices fans d'histoires d'Héroic fantasy a tendance Shojô."

Au fur et à mesure qu'elle racontait son histoire, son regard se perdait dans l'horizon. Jusqu'à la fin, quand elle lui dit qu'elle n'était qu'un simple personnage de manga. Elle éprouvait une certaine rencoeur a cette version de la chose.

Il l’écouta attentivement, ravi de voir que la glace se brisait et que la jeune fille lui en disait un peu plus sur elle. Alors son cœur était déjà pris. Même si elle ne le voyait plus, il était toujours là. Toma eu du mal à cacher sa déception, il serait beaucoup plus difficile pour lui de la faire succomber alors qu’elle en avait déjà un autre. Mais c’est ce qui rendait le challenge d’autant plus intéressant. Il poussa un soupir.

L’image de la jeune fille aux cheveux roses lui revint en tête, il ne l’avait plus revue depuis le cours de sport. Peut-être que Noeru savait quelque chose sur elle, étant donnée qu’elles étaient normalement dans la même classe. Il s’apprêta à le lui demander, mais se résigna finalement et décida de laisser ça de côté pour le moment.


« Et dis-moi, tu sortirais avec le petit Watanabe ? Apparemment il te plaît… »


Il marqua une pause. Puis il se redressa et colla son front à celui de la noiraude. Décidément, elle l’intriguait. Le fait qu’elle lui résiste et qu’elle rentre dans son jeu l’amusait vraiment, elle avait réussi à éveiller sa curiosité. Enfin, il reprit son sourire machiavélique de l’autre jour.


« Tu n’as rien à me dire, au sujet de l’autre jour? »

« Et dis-moi, tu sortirais avec le petit Watanabe ? Apparemment il te plaît... »

"En faite il me fait beaucoup penser à.."

Elle fut coupée par son professeur, qui colla son front au sien

« Tu n'as rien à me dire, au sujet de l'autre jour? »

Elle fût étonnée qu'il revienne sur ce point maintenant et mis un moment avant de comprendre de quoi il voulait parler précisément. Puis elle crut comprendre sans vraiment être sûre. Elle répondit tout de même.

"... Merci de m'avoir amené dans ma chambre.."

De toute manière, si c'était des excuse qu'il attendait, il pouvait aller se brosser.

Il remarqua qu'il l'avait coupé, en posant la seconde question. Mais l n'y prêta pas attention et se dit qu'il y reviendrait plus tard. Il lit l'étonnement de la jeune fille lorsqu'il lui demanda si elle n'avait rien à lui dire. Elle marqua une pause, puis elle finit alors par le remercier.

Alors c'était cela ? Seulement un merci ? Pas d'excuses ? Toma était vexé... Non, outré. Outré qu'elle ne se contente que d'un merci à son égard alors que, même si son comportement avait été exécrable, même s'il avait été arrogant et mesquin, elle l'avait cherché. Elle avait osé remettre en question son charme ravageur.

Elle lui appartenait. Et elle n'avait pas le droit d'aller voir ailleurs tant qu'il n'en aurait pas fini. Il ne voulait pas précipiter les choses avec elle, il voulait que ce jeu dure le plus longtemps possible. Malheureusement, elle faisait tout, absolument tout pour l'obliger à se presser, à accélérer les faits de leur relation particulière.

Il allait donc s'exécuter. Il s'avança vers en la regardant dans les yeux, pour conserver le doute, pour qu'elle soit surprise, pour éviter qu'elle devine ce qu'il allait se produire dans quelques instants. Puis, comme pour mettre fin au suspens, il plaqua ses lèvres juste à côté de celles de son élève. Non, il n'avait pas osé l'embrasser, il ne voulait vraiment pas précipiter les choses, il allait la faire languir encore un peu. Ça y est, elle était sienne, du moins il espérait que ce fut le cas. Il s'éloigna d'elle quelques secondes plus tard puis lui sourit:

- Tu voulais dire quoi à propos du petit Watanabe ?

Elle l'avait heurté, elle le voyait à son expression. Elle conclut donc qu'il voulait bel et bien des excuses.

Après l'avoir à nouveau, embrassée sur le coin des lèvres -ce qui lui faisait toujours autant d'effet-, il lui demanda ce qu'elle voulait dire à propos de son adversaire au badminton.

Elle hésita. Devait-elle vraiment lui avouer le fond de ses pensées? Après tout ça ne le regardait absolument pas. En plus, inconsciemment, elle ne voulait pas qu'il la laisse tomber pensant qu'il n'avait plus aucune chance. Même si elle savait aussi que vu son caractère, il ne considérerait jamais Nobu comme une réelle obstacle. Puis elle se dit que ça ferait surement avancer la discutions (<-- phrase qui veut rien dire) et elle se lança:

"Watanabe me fait beaucoup penser à "lui"... pratiquement même apparence et ayant un caractère presque similaire, quelques petites manies, aussi... C'est la raison pour laquelle je m'attache autant à lui, surement.. bon, il est plus jeune et légèrement moins beau, maaaais... vu que je ne reverrais jamais Klaüs (<-- F***) de toute façon.."

On voyait que ce qu'elle racontait la touchait beaucoup, parfois, elle s'arrêtait, inspirais, puis recommençait, "comme si de rien était"...

Il la vit hésiter un instant, puis finalement entreprendre de lui raconter le pourquoi du comment. Toma n'en écouta la moitié, mais il comprit les grandes lignes. Il ne l'écoutait pas vraiment car il décryptait ses émotions à travers ses yeux, son visage, ses expressions.
Il avait posé une question qui la touchait, qui faisait remonter à la surface tous ses souvenirs. Il la vit essayer de masquer, tant bien que mal, son mal aise et son chagrin, en vain. Elle l'aimait toujours.

Seulement, cela n'arrêterait sûrement pas Toma. Au contraire. Il allait voir, qui de lui ou de ce Klaüs, c'est à dire Nobu en fait, allait-elle choisir. Bien sûr, aux yeux de Toma, la réponse semblait évidente. Il en était sûr, pour lui, elle était déjà sienne et elle lui résistait. Et que si elle n'avait pas dormi la dernière fois, c'était de "sa faute", même s'il était fier de l'avoir troublée à ce point.

Elle termina son explication, elle était visiblement touchée. Toma replaça une de ses mèche de cheveux bruns derrière l'oreille de la jeune fille puis il lui fit un sourire.

" Tu ne devrais pas vivre dans le passé ! Même s'il te manque, tu devrais éviter de vivre quelque chose de semblable que ce que tu as vécu avec lui avec quelqu'un d'autre. Parce que ce serait différent. Il te manquerait quelque chose, et tu ne pourra pas t'empêcher de penser à lui, et donc d'être triste."

Il reprit sa respiration puis referma ses yeux.

" Il y a beaucoup d'autres garçons qui t'attendent, alors regarde devant toi, sinon tu passeras à côté de beaucoup de choses."

Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il voulait qu'elle arrête de penser aux deux autres "guignols" comme il les appelait. Il fallait que les pensées de la jeune fille lui soient dédiées à lui, et seulement à lui.

Toma lui sourit, peut être un moyen simple (mais toujours efficace) de la réconforter.

" Tu ne devrais pas vivre dans le passé ! Même s'il te manque, tu devrais éviter de vivre quelque chose de semblable que ce que tu as vécu avec lui avec quelqu'un d'autre. Parce que ce serait différent. Il te manquerait quelque chose et tu ne pourras pas t'empêcher de penser à lui et donc d'être triste."

Il avait raison. Malgré ça, jamais elle ne pourrait oublier, ces moments passé avec cet homme, qui n'avait qu'eu le temps d'être son ami. Elle aurait aimé aller plus loin, mais la scénariste n'avait pas eu le temps d'exaucer se souhait. Pourtant, elle avait prévu plein de choses pour ses deux personnages, des rires, des pleures, un avenir commun. Elle ne répondit pas, simplement parce qu'elle était encore perdue dans ses pensées et aussi, car elle n'avait rien à répondre a ça. Mais pour le "rassurer", elle lui rendit son sourire. Un sourire faux. Un sourire qui voulait dire "désolée, je ne peux pas, mais je vais faire semblant pour te faire plaisir". Elle y arrivait bien, seul son regard la trahissait.

" Il y a beaucoup d'autres garçons qui t'attendent, alors regarde devant toi, sinon tu passeras à côté de beaucoup de choses."

Mine de rien c'était un bon conseil. Mais est-ce qu'il lui re-précisait qu'il était là? Que si elle continuait à penser à Klaüs elle tomberait moins facilement dans ces filet? Est-ce qu'elle devait réellement l'écouter?

La noiraude se contenta de lui répondre par un signe de tête affirmatif, gardant le même sourire forcé accroché au visage.

Il la regarda méditer sur ce qu'il avait dit. Et quelques minutes plus tard, elle lui rendit son sourire. Mais à vrai dire, il la trouvait tellement fade en cet instant. Ce sourire était comme le son d'une guitare à laquelle on aurait coupé plusieurs cordes, il sonnait faux.

Il aurait préféré qu'elle pleure, qu'elle se renfrogne, mais pas qu'elle lui mente de la sorte à travers ce sourire. Il était déçu.
Non seulement cette jeune fille si intéressante, si éblouissante auparavant n'était en fait qu'une jeune fille comme les autres, toujours à cacher le vrai soi; mais en plus, il avait échoué en temps qu'homme. Bien qu'il était sûr de gagner, elle lui avait prouvé le contraire et avait mis sa fierté K.O.
Cependant, il continuera à la harceler, à l'énerver et à la rendre folle de lui, parce que oui, il en était persuadé, elle était attirée par lui, cela ne faisait aucun doute.

Il s'éloigna d'elle et s'étira. Il se mit à regarder le ciel. Son ton fut un peu moins chaleureux qu'auparavant :

" Tu comptes te mentir et me mentir encore longtemps avec ce sourire trouvé dans une pochette surprise ?"

Son corps fut parcouru d'un frisson, le vent venait de se lever. Il lui jeta un bref regard avant de détourner son regard d'elle. Le mensonge enlaidissait les personnes, Toma en avait la preuve devant lui. Non pas qu'elle fut devenue laide, mais elle était beaucoup moins sublime que plus tôt, beaucoup moins éblouissante. Il se chuchota à lui-même, sans se préoccuper de savoir si son interlocutrice l'entendait:

"Tu sais très bien que t'as besoin de quelque chose de nouveau."

Elle rigola et dit avec rancoeur.

"c'est chiant une fille qui pleure, einh?"

Jamais elle n'avait eu une expression pareille, si dure, comme si elle en voulait au monde entier, comme si tout d'un coup elle considérais tous les hommes comme les pires ordures au monde. Comme si elle avait eu une mauvaise expérience avec ça. Elle donnait l'impression qu'on lui l'avait reproché mainte et maintes fois. Non. Elle ne pleurerait pas devant lui. Il pourrait la faire rire, la mettre en colère, la mettre mal à l'aise, mais jamais, jamais, il ne la ferait pleurer.

Il la regarda avec la même expression dure, le regard empli de haine et d'agressivité. Il en avait assez. Sa question fut la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Il ne supportait pas cette attitude, ces filles qui faisaient semblant d'être fortes, mais qui en réalité lançaient plusieurs appels au secours.

Cette fois, il décida de ne pas aller la voir, de na pas lui dire qu'il serait toujours là si elle avait besoin. Non, cette fois, il se vengeait pour la dernière fois, ainsi que pour l'absence d'excuses.
Il lui lança un regard glacial, puis, d'une voix tout aussi froide, il lui lança:

" Je te l'ai déjà dit: les plus chiantes, ce sont celles qui mentent."

Il se leva et commença à partir, mais se résigna et se retourna quelques secondes pour la regarder.

Il fit mine de partir, mais revint sur ses pas. Elle répondit donc, redevenue plus douce. Comme si c'était exactement la réponse qu'elle attendait. Quelque part elle voulait qu'il se fâche, elle voulait qu'il lui confirme que non, ce n'est pas blasant, une femme qui se laisse aller à ses sentiments. Et voilà ce qu'elle lui dit:

"Excuse moi"

Elle ne rajouterait rien, ce mot voulait déjà dire bien assez. Il signifiait qu'il l'avait convaincue, qu'elle avait reconnu qu'elle avait plusieurs fois agit stupidement et qu'elle ne se battrait plus pour un rien contre lui. Mais même si elle ne le dit pas, elle maintenait. Le jour où elle pleurerait devant lui, cela voudra dire que son coeur lui appartiendrai totalement...

Il se retourna quelques secondes plus tard et s'apprêta à partir. Mais à peine eut-il fait un pas que la jeune fille prononça les mots qu'il avait attendu tout à l'heure et qu'elle avait refusé de prononcer.

« Excuse-moi »

Toma fut content qu'elle admette enfin ses torts, et qu'elle le lui dise tout haut. Il se tourna vers elle, puis avec un sourire, lui dit doucement:

« Maintenant, je n'attends plus que le jour où tu seras complètement à moi. »

Il savait que ce jour arriverait, tôt ou tard. Il le savait car, au fond, il était persuadé qu'elle lui appartenait déjà, ne serait-ce qu’une partie d'elle était déjà à lui. L'autre appartenait à son Klaüs, mais plus pour longtemps. Plus pour longtemps parce qu'il allait le mettre au tapis, et que bientôt, elle serait à lui, rien qu'à lui.
Il se retourna enfin vers le bâtiment, les mains dans ses poches et l'air détaché, il s'éloigna d'elle après lui avoir dit une simple phrase.

« Aller je te laisse tranquille. Va dire à ce petit Watanabe qu'il n'a aucune chance face à moi, parce que tu es à moi. »

Puis, le sourire aux lèvres, il rejoignit ses appartements où il se prépara à une nouvelle soirée.